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La valeur n'attend pas le nombre des années
Dossier : Entraîneurs: une nouvelle génération débarque
Publié dans La Presse de Tunisie le 01 - 10 - 2018

En quelques années, le football tunisien a complètement renouvelé ses techniciens, mais le changement de «prototypes» ne plaît pas à tout le monde.
Ils sont jeunes, n'ont parfois pas joué au plus haut niveau, ils parlent statistiques ou plan de match, dissèquent une rencontre et sont très à l'aise sur les plateaux de télévision, dans des analyses très perspicaces. Leurs termes sont plus académiques et diffèrent de ceux employés par leurs aînés. Sur le terrain, ils obtiennent des résultats. En quelques années, le football tunisien a complètement renouvelé ses techniciens, mais le changement de « prototypes » ne plaît pas à tout le monde. D'abord à ceux qui ont été poussés vers la sortie. En dépit d'une longue carrière, faite de hauts et de bas, malgré les titres et les honneurs vécus, ils éprouvent du regret et… même quelques aigreurs. Malheureusement, c'est comme dans tous les domaines, il est difficile de… partir.
Sur les plateaux des chaînes télévisées, ils s'acharnent sur les jeunes qui les ont supplantés, essayant de mettre en exergue les seules insuffisances. C'est pourtant la loi de la vie. Rien n'est éternel dans ce genre de boulot où tel que le dit si bien Laurent Blanc «Je n'ai pas choisi d'endosser le costume de coach par vocation. J'y suis venu pour gagner ! Je suis plus un entraîneur de compétition qu'un entraîneur bâtisseur, reconnaît-il.
Tant que tu gagnes, tu peux durer. La pression existe partout, c'est celle de tout gagner, d'être en permanence en haut (…).
La pression interne est la plus importante. C'est celle que tu dois le plus maîtriser. C'est celle qui va te maintenir en poste ou pas.»
L'entraîneur a toujours un passage délicat dans une saison ou dans un club. Mais qui pourra le sortir de là ou le sauver ? Ses dirigeants? Non. Ce sont les joueurs. Ils sont fondamentaux dans la réussite d'un projet, et donc d'un entraîneur».
Et voilà, nous sommes au cœur du sujet. Le métier d'entraîneur est un des plus aléatoires du monde.
Il va sans dire que les entraîneurs se classent en deux catégories bien distinctes et tel que spontanément avoué par Laurent Blanc il y a ceux qui « forment », ce sont des techniciens formateurs, des bâtisseurs, et ceux qui viennent pour « gagner ». Si les premiers posent les fondamentaux d'une formation qui prend ses racines dans les écoles de sport, les seconds mettent leur expérience, leurs qualités d'analyse et leur rapidité de réaction pour entraîner à leur suite leur équipe. Ce sont des gagneurs qui exigent au départ une équipe complète dans toutes ses lignes. La différence est énorme !
Aussitôt engagé, le technicien, accueilli en grande pompe, pense déjà à son départ. C'est la loi dans un sport mal encadré et où toutes les équipes ne pensent qu'à gagner et où presque tous les dirigeants sont obnubilés par leur devenir. L'entraîneur sert de fusible pour les dirigeants et rares sont ceux qui sont protégés pour avoir le temps de s'affirmer et d'apposer leur cachet, leur façon de travailler et relancer une machine grippée.
Formation à bonne école
Cela a commencé immédiatement après la première vague des entraîneurs tunisiens qui donnèrent au football en Tunisie ses premières assises. Les Turki, Draoua et Belfour (algériens),R. Shili, S. Mdelgi, Bach Hamba, A. Soudani, Nahali, et autres, étaient au-devant de la scène. Leurs équipes brillaient au temps de la coupe de France à laquelle participaient les équipes nord-africaines.
Puis ce fut la deuxième vague qui s'était directement frottée aux premiers entraîneurs étrangers qui débarquèrent en Tunisie. Nous avons eu la chance de voir passer des techniciens de haute valeur: Fabio, Nagy, Gerard, Kristic, Dietcha, etc., qui côtoyèrent les Dhib, Ben Nacef, Bouabsa , Hizem, etc… qui commencèrent à exercer, fraîchement formés par les Ecoles tunisiennes ou étrangères.
Le football tunisien était en pleine évolution et les jeunes formés par les écoles de sports mises en place par Abderrahman Ben Ezzedine en 1965/67 ont lancé des jeunes dont la valeur incontestable allaient servir d'ossature aux différentes sélections jeunes pour aboutir à l'équipe de… 1978.
D'ailleurs, certains sélectionneurs de jeunes, et même seniors, n'hésitent pas sans vergogne à s'accaparer les mérites d'une génération de joueurs exceptionnels, solidement formés et qui ne demandaient qu'à briller. L'apogée donc, c'était l'apparition de cette fameuse équipe nationale de 1978, qui a révélé au monde Chetali, Ben Othman, Dhib, etc.
L'aura de cette équipe a permis à de nombreux techniciens d'aller exercer au Golfe, où l'entraîneur tunisien a commencé à supplanter ses homologues égyptiens qui prédominaient et qui avaient pris souche dès les premiers pas du sport dans ces pays. Il est à signaler que le choix porté sur le technicien tunisien ne concerne pas le seul football, mais aussi beaucoup d'autres disciplines. Depuis, avec l'arrivée des jeunes issus des Ecoles de formation tunisiennes, allemandes ou autres, les équipes tunisiennes commencèrent à s'ouvrir aux techniciens du cru.
Et cela continue jusqu'à nos jours, avec des hauts et des bas parfois, mais toujours est-il que les choix, sauf situation extrême, se portent toujours sur ceux qui commencèrent par s'imposer.
Appréciés mais mal protégés
Cette constatation, d'ailleurs, découle d'une logique simple : les techniciens tunisiens sont de plus en plus appréciés. Aussi bien dans les pays du Golfe qu'au Maghreb, et même dans bien d'autres pays comme la Jordanie, qui a découvert le professionnalisme des techniciens tunisiens.
Leur réussite est régulièrement louée par leurs employeurs qui relèvent leur bonne connaissance du football moderne, leur facilité de contact et la qualité de leur prise en main. Cette reconnaissance est d'ailleurs prouvée par le nombre d'équipes tunisiennes qui ont actuellement à leur service des entraîneurs tunisiens, jeunes, mais connaissant parfaitement leur travail.
Les étrangers qui opèrent au service d'autres équipes ne leur sont aucunement supérieurs, surtout sur le plan académique, car tout se situe au niveau de l'effectif dont les uns et les autres disposent. Le cursus des techniciens tunisiens est beaucoup plus relevé, leur formation académique est assurément supérieure et c'est ce qui, en fin de compte, sera à la longue payant.
Un entraîneur, ce n'est point seulement un « nom » glané sur le terrain, à la faveur d'une belle carrière, mais aussi un ensemble de connaissances que l'on ne peut acquérir qu'au terme d'une formation solide, rationnelle et d'une mise à niveau régulière.
L'âge, dans ces conditions, ne compte pas, mais uniquement les compétences. Ceux qui ne se voient pas en dehors de la planète football ne sont pas très contents de ceux qui leur chipent leurs places. Et ils le disent crûment avec beaucoup de subjectivité: « Ces jeunes coaches n'ont jamais évolué au plus haut niveau, constate un ancien meneur de jeu de renom. Ils sont obsédés par la tactique.
Ce sont ceux qui récoltent les meilleures notes au moment de passer leurs diplômes et qui sont le prototype du technicien qui apprend uniquement ses leçons par cœur, mais ils ne se projettent pas au-delà. Ils sont sans cesse plongés sur l'écran de leurs ordinateurs. C'est tout le contraire de la manière dont je conçois ce métier, qui prend actuellement une très mauvaise direction. Il ne faut pas négliger les fondamentaux, même s'il faut aussi savoir s'adapter avec son temps et proposer des séances d'entraînement de plus en plus individualisées.»
Maîtrise de la langue
Ces nouveaux visages ont tous un point en commun: ils sont tunisiens et parlent couramment une autre langue. La maîtrise de la langue est en effet indispensable, car la présence d'un interprète ne résout pas tous les problèmes. Les joueurs s'identifient mieux avec leur club et se sentent plus proches de leur entraîneur lorsque le courant passe. Les consignes tactiques sont de plus en plus difficiles à assimiler, surtout que les rencontres se gagnent souvent sur des éléments stratégiques qui revêtent une importance extrême. Sans une maîtrise de la langue locale, c'est quasiment impossible de mettre en œuvre les prérogatives du coach sur le terrain. S'ils continuent sur cette lancée, si la nouvelle Direction technique nationale se soucie un peu plus de ces jeunes techniciens pleins de talent, les aide à se recycler régulièrement (c'est une promesse du président de la FTF), nos jeunes entraîneurs ont un bel avenir devant eux. A la condition formelle d'avoir des présidents de clubs assez forts pour les protéger et leur permettre d'appliquer leur science en toute quiétude !


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