Kadhem Essaher, l'habitué du festival international de Carthage, qui fait des soirées «archicombles», n'a pas déçu son public «archi-féminin», tout en restant blasé. Bien des heures avant le spectacle de Kadhem Essaher mardi dernier, le public a envahi les gradins. Vers 22h00, lorsque le «Kaiser» apparaît, il n'y avait même plus de place pour tenir en station debout. A vue d'œil, Kadhem Essaher a fait mieux que Amina côté public. On croit savoir que jusque-là, c'est l'artiste qui a le plus rapporté au festival en termes de billetterie. Un public féminin certes, c'était prévu ! Mais pas à ce point, les gradins et les chaises en étaient bourrés... C'est tout simplement l'effet de la relation du kaiser avec la «Tunisienne». Un public féminin qui ne serait là que pour voir le Kadhem Essaher «entiché» d'une Tunisienne et à laquelle il aurait dédié sa chanson «Daloua». Un public féminin qui, avouons-le, a le droit de succomber au processus d'identification par rapport à celle qui a subtilisé le cœur du kaiser... Bref, ce n'est pas nouveau, les amourettes des stars font toujours recette côté public. On peut dire que pendant cette soirée Kadhem Essaher a fait le tour de ses albums, faisant des écarts au programme pour succomber aux demandes du public qui lui demandait de chanter des morceaux précis. Les poèmes de Nizar Kabbani n'ont pas pris une ride et ont eu le même effet magique sur le public qu'il y a une vingtaine d'années. Les chansons étant apprises par cœur, le public les a entonnées pendant toute la soirée devant un chanteur blasé. Sans trop de surprises, ce spectacle de Kadhem Essaher à Carthage c'est du répétitif, sauf que le chanteur irakien a invité l'enfant Adem Najjar (découvert à The voice) à chanter avec lui un morceau sur scène. Un geste qui n'a pas laissé indifférentes certaines personnes qui se sont demandé: si on permet à des enfants de chanter au Festival de Carthage, pourquoi le petit Hammouda en a-t-il été interdit ?