Organisé par l'Union générale des médecins vétérinaires de Tunisie (Ugmvt) sur le thème «Le médecin vétérinaire garant de la santé animale, de la santé publique», le premier congrès africain des médecins vétérinaires s'est tenu la semaine dernière à Yasmine-Hammamet à l'occasion de la célébration de la Journée mondiale vétérinaire et du 60e anniversaire des professions médicales. L'événement a rassemblé 400 participants de 7 pays africains. Le médecin vétérinaire joue un rôle primordial dans la lutte contre les maladies animales, les maladies zoonotiques et la préservation du cheptel. Il joue aussi un rôle fondamental dans la prévention de la propagation de maladies animales en appliquant des mesures sanitaires strictes. Dans son allocution, le ministre de la Santé, Imed Hammami, a mis en exergue ce rôle : «Le rôle des vétérinaires est incontournable au regard de la santé humaine tant pour maîtriser les maladies transmissibles à l'humain directement ou indirectement qui peuvent être dangereuses, comme la rage, la tuberculose que pour assurer le contrôle sanitaire des produits animaux qui entrent dans l'alimentation humaine. A titre d'exemple, l'initiative "One Health" a été lancée afin d'améliorer la vie des espèces humaine et animale. Elle vise également à promouvoir et à établir une étroite collaboration entre la médecine humaine, la médecine vétérinaire et toutes les sciences de la santé apparentées afin de renforcer l'efficacité de la santé publique humaine et des soins de santé modernes pour les humains et les animaux par le biais d'une recherche biomédicale comparée». Le médecin vétérinaire est garant de la santé publique vu que 60% des maladies infectieuses humaines connues et 75% des maladies humaines émergentes sont d'origine animale. Elles ont pour origine deux types de transmission: la transmission alimentaire (la maladie de la vache folle, les salmonelloses, la tuberculose, la brucellose...) et la transmission vectorielle (la fièvre du Nil Occidental, la fièvre de la Vallée du Rift...). Les possibilités de transmission interspécifique sont multiples et recquièrent une approche intégrée de la santé publique, animale et environnementale, à l'échelle locale, nationale et planétaire pour prévenir et contrôler ces infections. En 2050, 300 millions de personnes pourraient décéder prématurément à cause de maladies d'origine animale. Le coût économique sera lourd : entre 60 et 100 trillions de dollars. Dans ce cadre et en plus de l'optimisation de l'usage des médicaments antimicrobiens en santé humaine et animale, il serait primordial d'agir dès maintenant pour réduire l'incidence des infections par des mesures adéquates d'assainissement, d'hygiène et de prévention et l'accroissement des investissements alloués à la mise au point des outils diagnostiques et des médicaments. Approches classiques Les risques pour la santé de notre population sont multiples. La prévention ou la meilleure gestion de ces risques ne peuvent être concrétisées par les approches classiques qui isolent la santé humaine de la santé animale et de celle de l'environnement. Le ministre de la Santé a indiqué que «cela nécessite une collaboration entre la médecine humaine et celle vétérinaire, tout en renforçant les efforts de surveillance et de contrôle des maladies d'une espèce à l'autre au niveau de la santé publique, en particulier l'identification précoce des maladies et leur propagation. Des efforts collectifs sont à déployer pour l'amélioration des méthodes de dépistage et des systèmes de surveillance ainsi que politiques pour la prévention et le contrôle des maladies». De son côté, M.Faouzi Kechrid, président de l'Association mondiale vétérinaire, a indiqué que le comité exécutif de l'Union générale des médecins vétérinaires de Tunisie (Ugmvt) se propose d'organiser des rencontres et des journées d'information ainsi que des manifestations scientifiques, professionnelles et culturelles pour faire connaître le rôle des médecins vétérinaires dans le développement et la modernisation de l'élevage, la lutte contre les maladies animales, les maladies d'origine alimentaire et les toxi-infections. «L'Ugmvt appelle tous les médecins vétérinaires de Tunisie à contribuer à la promotion du rôle des médecins vétérinaires qui doivent participer aux manifestations organisées par les organisations vétérinaires à l'échelle nationale, régionale et locale ainsi qu'au niveau international avec les associations professionnelles homologues auxquelles nous lient des accords de partenariat». S'exprimant sur le thème des contraintes et des perspectives de fabrication des médicaments en Tunisie, Dr Sami Mzabi, président-directeur général des laboratoires Afrimed Tunisie, a affirmé que le médicament constitue une composante fondamentale de la politique de santé en Tunisie et dans le monde, ajoutant, par ailleurs, que les industriels pharmaceutiques tunisiens fabriquent des produits de haute qualité conformes aux exigences réglementaires internationales. «La fabrication d'un médicament est un enchaînement d'étapes qui permettent la transformation des matières premières en médicaments puis leur conditionnement jusqu'à leur sortie de l'usine. Ces étapes sont étroitement surveillées afin d'éviter tout dysfonctionnement et surtout les médicaments défectueux, car ils pourraient constituer un danger s'ils étaient commercialisés. En aval de la chaîne, les médicaments sont soumis à un contrôle strict. Nous vérifions également que toutes les opérations de la chaîne ont été effectuées conformément aux normes prescrites dans le cahier des charges du médicament...», a-t-il conclu.