L'heure n'est plus à la tergiversation mais aux réformes et à la rénovation d'un arbitrage resté archaïque et conservateur des mauvaises pratiques. S'il est une chose qui chiffonne le plus Waâdii El Jarii et l'empêche de dormir c'est bien l'arbitrage. Malgré tous les efforts déployés, les rappels à l'ordre et les sanctions prises, il ne se passe pas pratiquement un seul week-end, un seul dimanche sans qu'ils n'y ait un cri à l'injustice de pas mal d'équipes, des arbitres montrés du doigt ou agressés, des affaires qui éclatent au grand jour. L'arbitrage est donc devenu son pain quotidien, la principale, voire la seule faille dans tout l'édifice qu'il est en train de construire, le point faible, la cible idéale pour ses adversaires et détracteurs qui n'arrêtent pas de le critiquer et de l'attaquer et qui ne désarment pas afin d'avoir gain de cause et de le faire descendre de son piédestal sur lequel il est bien assis et attaché. C'est par la porte de l'arbitrage qu'on tire aujourd'hui la sonnette d'alarme sur «des cas de corruption dans le paysage sportif qui risquent de se transformer en pratiques généralisées, voire en fléau». On ne parle pas assez de notre qualification en Coupe du monde en Russie après notre longue et interminable absence qui date de 2006. On essaie de reléguer au second plan le visage rassurant et prometteur de notre onze national à deux mois et demi de la phase finale, les deux succès probants en amical, notre classement Fifa qui sera bientôt annoncé et qui dépassera les prévisions des plus optimistes d'entre nous. On oublie tout ça au risque d'en faire table rase et on ne signale que le train qui n'arrive pas à l'heure et on ne focalise l'attention que sur le véritable bât qui blesse : l'arbitrage. Waâdii El Jarii a compris qu'il doit faire quelque chose et il a pris acte des revendications demandant un véritable coup de balai, un sang neuf au sein de la direction nationale d'arbitrage et de véritables réformes dans son fonctionnement et sa gestion. Le maillon faible dans cette DNA est la commission de désignation présidée par Jamel Baraket qui a commis pas mal d'erreurs de choix d'arbitres dans des matches chocs et clés qui ont dérapé, voire dégénéré et qui ont provoqué l'indignation et la colère des clubs qui se sont estimés lésés. Le président de la FTF a compris qu'il ne peut plus continuer à assumer les erreurs et les errements de cette commission et à en porter le chapeau au point que son trône est sérieusement menacé et tous les acquis et tout le capital confiance dont il jouit auprès de l'immense majorité de clubs qui l'ont porté et qui le maintiennent à la présidence de la FTF soient dilapidés. Il a fait un pas en avant en retirant la carte blanche donnée à Jamel Baraket pour s'occuper pratiquement seul de la désignation et en mettant en place une commission nouvelle dont le travail est collégial et obéit plus à un souci de transparence et d'équité dans les choix et qui réduit la marge d'erreur en plaçant l'arbitre ou le trio arbitral qu'il faut pour la rencontre qu'il faut. Et force est de reconnaître que depuis l'installation de cette commission, les choses vont beaucoup mieux, que ce soit dans le championnat de la ligue 1, pour les matches du play-off de la ligue 2 ou pour les dures empoignades dans les deux poules du niveau 1 ou ligue 3. Mais ce n'est qu'un pas de transition pour une réforme beaucoup plus profonde de la maison arbitrage durant la trêve de l'été et avant le démarrage du championnat de la saison 2018/2019. C'est la seul défi que Waâdii El Jarii n'a pas réussi jusqu'à ce jour à remporter pour n'avoir pas mesuré suffisamment le danger que peut représenter pour lui et pour son mandat un arbitrage contesté qui tue le jeu et l'enjeu et fausse les résultats.