En attendant la révélation, jeudi prochain, des noms qui vont concourir pour diriger les municipalités de la Tunisie post-révolution, la Tunisie essaye de dépasser le choc de son inscription sur la liste noire des pays finançant le terrorisme et blanchissant l'argent sale, en lançant deux grandes stratégies à même de stimuler la croissance et l'emploi des jeunes Une semaine qui s'en va en donnant aux Tunisiens l'opportunité de vivre des événements qui apparaissent à première vue comme contradictoires mais qui témoignent, en réalité, de la singularité de la jeune expérience démocratique tunisienne : l'Union européenne place la Tunisie sur la liste des pays blanchissant l'argent sale et finançant le terrorisme, et en parallèle la Grande-Bretagne fait retourner ses touristes via le tour-opérateur Thomas Cook et le Japon invite ses citoyens à inscrire de nouveau notre pays parmi leurs destinations touristiques privilégiées. Encore plus, tout en démettant Chedly Ayari de ses fonctions de gouverneur de la Banque centrale et tout en créant une polémique qui n'avait pas de raison d'être entre le gouvernement et la Commission tunisienne des analyses financières (Ctaf) relevant de la Banque centrale, le gouvernement lance deux stratégies, la première relative à la promotion de l'artisanat ayant pour objectif la création d'ici 2022 de 100.000 postes d'emploi, avec une enveloppe d'investissement de l'ordre de 10,500 millions de dinars tunisiens. La deuxième stratégie est celle dite d'intégration sociale et économique des jeunes, des femmes et des migrants. Et les événements de se multiplier donnant l'impression que contrairement à la tendance générale de torpeur régnant un peu partout, il existe une dynamique qui montre qu'en dépit des frictions politiques, des déclarations assassines et des échanges (d'impolitesse et d'accusations gratuites au sein du Parlement qualifié par Sami Abbou «d'espace d'animaux»), la vie politique se déroule à un rythme normal à la mesure du rendement auquel les acteurs du paysage politique national ont habitué les Tunisiens. Ainsi, il n'est pas surprenant qu'un responsable d'un parti politique, en l'occurrence Issam Chebbi, secrétaire général d'Al Joumhouri et membre de la Coalition civile comprenant 11 partis politiques (qui vont concourir dans 48 municipalités le 6 mai prochain), dénonce les irrégularités marquant, à ses dires, le dépôt des candidatures aux municipales avant que la Coalition civile ne commence à présenter ses listes aux Iries où elle sera en compétition avec d'autres listes. La Tunisie dit non à l'Otan Et en attendant que la justice révèle aux Tunisiens ce qui se passe réellement à propos de l'affaire dite d'espionnage et d'atteinte à la sûreté de l'Etat où plusieurs hauts cadres de l'Etat, dont des conseillers du président de la République, Abdelkrim Zbidi, ministre de la Défense, prend son courage à deux mains et déclare, lors d'une séance d'audition au Parlement : «Malgré les réussites quotidiennes en matière de dévoilement des cellules dormantes terroristes et l'arrestation de takfiristes, les menaces terroristes persistent toujours. Et la Tunisie a, bel et bien, dit non à une proposition de l'Otan demandant l'installation d'un poste de commandement unifié à Tunis pour la traque des terroristes». Les propos du ministre sont clairs et tranchants : il ne peut être question en aucune manière de la possibilité d'aucune sorte de concession sur la souverainetés nationale. Et pour revenir aux élections municipales qui se tiendront le 6 mai prochain, comme le confirment le chef du gouvernement Youssef Chahed et Mohamed Tlili Mansri, président de l'Isie, la première constatation qui saute aux yeux à quatre jours (jeudi prochain) de la clôture du dépôt des candidatures aux municipales a trait à cette course folle aux candidats indépendants que cherchent à séduire tous les partis politiques, y compris Ennahdha et Nida Tounès, donnant ainsi la preuve que leur présence au sein des régions est bien insignifiante et qu'ils ne peuvent compter sur leurs cadres régionaux dans la mesure où ce sont les notabilités régionales qui font toujours la pluie et le beau temps.