L'Union européenne ne souhaite pas accueillir les pays des Balkans avant 2025... Principal obstacle : les désaccords territoriaux qui persistent La Commission européenne veut redéfinir les conditions d'adhésion des pays des Balkans : «Il n'y aura pas d'élargissement supplémentaire (...) sans que les problèmes ayant trait à des frontières soient résolus au préalable», a déclaré mardi dernier son président, M. Jean-Claude Juncker, devant les parlementaires européens réunis en session plénière à Strasbourg. Le conflit yougoslave s'est en effet achevé en 2001 et a laissé une région sous tensions entre conflits ethniques et territoriaux. La Serbie, première candidate en lice, est confrontée depuis 2008 au problème de l'indépendance du Kosovo, qui représente une partie de son ancien territoire. Cette situation cristallise les tensions entre Serbes et Albanais. La Commission européenne ne veut pas voir les contentieux comme celui opposant la Slovénie et la Croatie face à la baie de Piran se répéter. Ces deux anciens pays yougoslaves devenus membres en 2004 et 2013 se disputent cette zone depuis leur indépendance. Outre les conflits territoriaux, il faudra que les pays des Balkans respectent les critères de Copenhague en matière de stabilité démocratique et économique. Cependant, l'Etat de droit dans les pays des Balkans est régulièrement mis à l'épreuve, en raison d'une corruption qui touche toutes les sphères de la société. Si Jean-Claude Juncker a déjà déplacé la date d'adhésion de la Serbie et du Monténégro au-delà de 2025, l'Albanie, l'ancienne République Yougoslave de Macédoine (Fyrom), la Bosnie-Herzégovine et le Kosovo devront s'armer d'autant plus de patience puisque leurs candidatures n'ont pas encore été déposées à ce jour. La cheffe de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, note néanmoins que l'intégration des Balkans pourrait permettre de garantir la sécurité dans la région : «Je ne voudrais pas que dans 5, 10 ou 20 ans, nous nous mordions les doigts de ne pas avoir utilisé le potentiel de l'intégration». C.J.