Avec ses lagunes uniques, ses oasis marines, ainsi que ses richesses naturelles très variées, le littoral sud tunisien est parmi les côtes les plus distinguées de la Méditerranée. Pourtant, il est menacé d'érosion et d'endommagement à cause de la pollution due aux sites industriels basés dans la région. La pollution du littoral sud tunisien est parmi les problèmes les plus préoccupants, non seulement pour la Tunisie mais aussi pour les pays méditerranéens voisins. La côte de Sfax, les îles Kerkennah, le golfe de Gabès et tant d'autres présentent une biodiversité très particulière. Des études et des projets financés par des institutions financières internationales, notamment la Banque mondiale, ont été menés afin de mieux préserver l'écosystème riche et unique de cette partie du littoral tunisien. Il est notoire que le problème de la pollution des côtes du Sud tunisien revient essentiellement à l'industrie pétrolière et aux sites de transformation du phosphate ainsi qu'aux déchets dangereux et polluants déversés quotidiennement dans la mer et qui, la plupart du temps, ne sont même pas traités préalablement. Pourtant, la nature du golfe de Gabès a peu d'équivalents en Méditerranée. Le projet «Protection des ressources marines et côtières du golfe de Gabès» a été lancé dans le cadre de la protection et la préservation de l'écosystème du littoral sud tunisien. S'étalant sur 7 ans, le projet a été finalisé fin 2012. Il a été financé conjointement par la Banque mondiale et par le gouvernement tunisien d'alors. Son objectif est de mettre en place un système fonctionnel de gestion participative permettant d'une part la conservation de la faune et de la flore et d'autre part d'assurer un développement économique et social dans la région. Il couvre l'ensemble du golfe de Gabès, depuis le gouvernorat de Sfax jusqu'à la frontière tuniso-libyenne. Pour ce faire, 5 sites ont été retenus pour servir de sites pilotes en matière de gestion intégrée de zone côtière GIZC. A savoir les îles Kerkennah, les îles Kneiss, l'oasis de Gabès, la lagune de Bou Ghrara et celle d'El Bibane. Ces sites pilotes ont permis d'entreprendre des mesures dans le domaine de l'exploitation des ressources halieutiques, à savoir l'atténuation de la pêche à raison de 20 % dans la zone du Sud surexploitée, la dépollution de la mer du phosphogypse, l'installation de récifs artificiels le long de la côte en vue de protéger les aires de ponte et de constituer des nurseries afin de préserver les ressources halieutiques, la protection de la mer à Sfax et l'aménagement de la zone côtière dans le cadre du projet Taparura. Quant aux sites industriels de transformation du phosphate à Sfax et à Gabès, le projet de réhabilitation environnementale du Groupe chimique tunisien est en cours de réalisation. Pour le site de la Skhira, une nouvelle aire de stockage du phosphogypse ainsi que la construction d'une digue pour stocker le phosphogypse ont été finalisées. L'intégration d'une nouvelle technologie aux unités de production d'acide sulfurique pour réduire les émissions du soufre est en phase de réalisation. Pour le site de Gabès, suite aux manifestations des habitants qui déplorent la pollution à cause du déversement des déchets toxiques dans la mer, le gouvernement a décidé de démanteler les sites polluants et a instauré un programme d'installation de nouvelles unités modernes et respectueuses des normes nationales et internationales de sécurité environnementale.