Campagne électorale pour l'élection présidentielle: Début tiède, en attendant le crescendo    ISIE: La participation aux séances d'expression directe exige la présence du candidat en personne    Sommet de l'Avenir et Assemblée générale des Nations Unies: Le ministre des Affaires étrangères à la tête d'une délégation tunisienne    France – Première déclaration contestée du nouveau ministre de l'Economie et premières critiques en vue    Nizar Ben Neji met en avant son bilan de progrès technologiques en Tunisie    Cap sur les énergies propres    Commerce maritime: Pour que nos ports ne naviguent plus à vue    Grand reportage – Chine: Le sourire d'une petite fille, dans le village de Yueyahu    L'ex-chef du gouvernement marocain : La normalisation avec Israël n'a plus de justification morale    France: Deux franco-marocains dans le gouvernement de Barnier    Météo de dimanche : Nuages parfois denses avec pluies éparses    Ouerdia (Tunis) – Braquage à l'arme blanche d'une agence bancaire: Les deux assaillants arrêtés    Mes Humeurs: Lectures d'automne 1    Chroniques de la Byrsa: Triste sort d'une glorieuse cité    Le chanteur et écrivain Florent Marchet à La Presse: «Mon prochain roman sera inspiré de mon séjour en Tunisie»    Le capitaine de l'équipe nationale dénonce le soutien du gouvernement marocain au génocide en Palestine    Ligue des champions de la CAF : L'Espérance s'impose face à Dekedaha avec un score historique !    UGTT : accord sur les augmentations salariales des employés du secteur de l'hôtellerie    Tunisie – Ben Arous : Arrestation d'un takfiriste pour appartenance à une organisation terroriste    Les équipes de campagne de Zammel et Maghzaoui appellent à stopper la révision de la loi électorale    Elections présidentielles en Tunisie : La participation aux émissions de campagne nécessite la présence des candidats    US Monastir contre l'Etoile du Sahel et l'Espérance face au Stade Tunisien en direct sur Al Kass    Report de la grève de la SNCFT et de la Sotrafer    Nabeul – Lutte contre la rage: Vaccination de 10 mille chiens et chats (Déclaration)    G a z a : 13 enfants et 6 femmes tués dans une frappe israélienne sur une école    Les clubs tunisiens prêts à briller en Afrique : découvrez les chaînes et horaires    Basket Ball: Le chant de l'hymne national tunisien est obligatoire avant chaque premier match    Une des nièce de Leïla Trabelsi cause des pertes importantes aux banques tunisiennes    Meurtre d'un élève à Mégrine : la justice émet trois mandats de dépôt    Mohamed Ali Nafti présidera la délégation tunisienne au Sommet de l'Avenir à New York    Visas Schengen : La visioconférence et appel vidéo pour les Marocains    Maroc: Nouvelles conditions pour les demandes de visas Schengen vers la France    TOP 10 des pays les plus passionnés de football au monde    Pourquoi | Remettre en état les infrastructures dégradées    Ligue des champions – 2e tour préliminaire (retour) – EST-Dekedaha FC (Ce soir à 19h00) : Une simple formalité !    Ligue des champions – 2e tour préliminaire retour (20h00) – MCA-USM : Relever le défi    Communiqué du Ministère des Affaires étrangères : La Tunisie dénonce fermement le bombardement du Liban et exprime son soutien envers son peuple    Météo : Temps partiellement nuageux sur l'ensemble du pays    UNIMED : Des résultats semestriels solides avec un bénéfice en hausse de 13%    A quoi sert la partie bleue des gommes ?    Attaque contre des moyens de communication : Explosions simultanées d'un millier de bipeurs au Liban, des questions et peu de réponses    Assemblée générale des Nations Unies : La Tunisie vote en faveur de la résolution de la CIJ    Dattes tunisiennes : 874 millions de dinars de recettes d'exportation    Maroc : Plus de 150 personnes poursuivies pour incitation à l'immigration clandestine    « Golden Bachelor » sur M6 : l'amour n'a pas d'âge pour être ringard    Jaou Tunis 2024 : 7e édition sous le signe des Arts, résistances et reconstruction des futurs    Compétitions officielles des JCC 2024 : Prolongation des délais d'inscription des films candidats    Mare Nostrum Voice Festival : un événement unique avec 25 artistes et hommage à Yasser Jradi à Paris    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Les grandes questions en suspens
3e colloque international sur le thème «gouvernance locale et développement durable»
Publié dans La Presse de Tunisie le 31 - 10 - 2017

Comment pourrait-on amener les populations locales à s'approprier les questions porteuses de développement durable dans le cadre de concertations publiques ? C'est la problématique posée lors du 3e colloque international, organisé à Gammarth, sur le thème : «Gouvernance locale et développement durable», par le Forum de l'académie politique (Foap) et la fondation Konrad Adenauer les 27 et 28 octobre, avec la participation d'éminents experts et chercheurs universitaires de Tunisie, du Maroc, de Jordanie, d'Allemagne et de France, et en présence, lors de la séance inaugurale, du ministre des Affaires locales et de l'Environnement, M. Riadh Mouakher.
Le développement durable est fondé sur la notion de pérennité, celle-ci restant liée à nombre de principes essentiels, dont, en premier lieu, la participation, la solidarité, la prévention, la précaution, la qualité de la vie, l'accès au savoir, l'économie des ressources, l'efficacité économique, la défense de l'environnement. Cependant, le développement tend vers la durabilité lorsque les dimensions économique (création de richesses matérielles et immatérielles), sociale (satisfaction des besoins en santé, éducation, habitat, emploi, etc.) et écologique ou environnementale sont suffisamment intégrées, a souligné d'emblée le Pr Hassen El Annabi, ancien secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Education et coordinateur du conseil scientifique du Foap, lors du 3e colloque international, organisé à Gammarth sur le thème «Gouvernance locale et développement durable».
Approche participative
En guise d'entrée en matière, il pose un certain nombre de questions : comment pourrait-on amener les populations locales à s'approprier les questions porteuses de développement durable dans le cadre de concertations publiques ? Dans le cadre de quelles structures et par quels mécanismes pourrait-on garantir à une pluralité d'acteurs locaux de prendre une part active à la conception de programmes de développement durable et au suivi de leur application ? Quel rôle devrait jouer l'Etat pour la réussite d'une telle démarche ?
La réponse à cette dernière question ne tarde pas, d'ailleurs, à venir. M.Riadh Mouakher, ministre des Affaires locales et de l'Environnement, soulignera que le budget alloué aux collectivités locales ne dépasserait pas 4% du budget total de l'Etat, alors qu'il est d'environ 10% au Maroc. Ce n'est plus à l'Etat qu'incombera le rôle du développement durable. On comptera beaucoup plus sur une approche participative qui impliquera inéluctablement et le citoyen et la société civile.
Six ans après la révolution, la Tunisie fait toujours face à des défis économiques et sociaux, révèle Sourour El Andoulsi, docteur en sciences de gestion, enseignante-chercheuse. L'entrepreneuriat est présenté comme une solution potentielle, une alternative permettant de faire face à ces multiples défis.
Elle préconise la mobilisation de tous les acteurs pour financer, soutenir et encadrer les entrepreneurs sociaux.
Les technologies de l'information au service de la gouvernance locale
Selon Karim Boudabbous, ingénieur en géomatique, la population est de plus en plus jeune et ces jeunes, en tant que citoyens, ont une vision de ce que devraient être leurs villes, sans toutefois participer à la vie publique. Et ce, non pas par manque de vision politique mais plutôt d'engagement citoyen. Sachant que ces jeunes sont le plus souvent connectés, il semble pertinent d'établir une connexion, un lien, souvent technologique, pour dynamiser ces rapports. Aller chercher le citoyen là où il est paraît nécessaire si on veut le faire participer à la vie publique. Aujourd'hui, des concepts comme Civic Tech permettent de mettre en connexion la politique au sens large avec les gens connectés, à ceux qui ont des choses à dire et qui veulent participer à la vie publique.
Que de disparités dans la région de Nord-Ouest tunisien qui est pourtant connue pour sa richesse en ressources naturelles notamment l'eau et les forêts. Mais selon Marwa Ben Brahim, doctorante en économie agricole agroalimentaire et de l'environnement, «l'analyse des indicateurs de développement montre un décalage assez élevé par rapport au reste du pays. Cette situation est de plus en plus dégradée dans les zones rurales. Elle explique que divers projets et programmes ont été menés dans cette zone, mais les résultats demeurent loin des attentes. Les tentatives d'implication de la population rurale bénéficiaire des activités de ces programmes sont restées timides et ont pris la forme de campagnes de sensibilisation et de collecte des données statistiques.
Le concept de développement durable met à l'ordre du jour une réflexion autour d'un nouveau mode de développement. Revendiquant une politique de croissance et de plein emploi, les acteurs nationaux, régionaux et locaux pourraient-ils rejeter le modèle économique de l'Occident, auteur de sa richesse ? Cette situation requiert plutôt une vision de compromis, selon Khalifa Chater, docteur d'Etat et professeur émérite à la faculté des Sciences humaines et sociales de Tunis.
Evoquant le rôle de la gouvernance locale, il a souligné que les municipalités qui se sont dotées d'une police de l'environnement devraient revoir l'infrastructure urbaine, en tenant compte des nouvelles exigences : le traitement et le recyclage des déchets, la gestion de l'eau, la lutte contre les pollutions de l'eau, etc. Les régions, ajoute-t-il, seraient appelées à jouer le rôle de relais du pouvoir central, pour assurer la transition environnementale, l'éco-conception, le développement de l'économie verte, l'économie d'énergie, en accordant la priorité aux énergies renouvelables.
«Si jusqu'à présent les collectivités locales tunisiennes ont pu bénéficier de l'appui des services de l'Etat, ceux-ci se substituant aux faibles ressources en personnel des collectivités locales, il va devoir en être tout autrement dans le cadre de la décentralisation qui se profile», a fait observer Beyna Jean-Michel, consultant en décentralisation (France).
Participation des enfants au développement local durable
On doit placer l'intérêt supérieur de l'enfant au centre des programmes et des projets des villes en favorisant la participation active des enfants à la vie communautaire et en les engageant, en tant qu'acteurs de changement, dans la réalisation de leurs droits liés à la santé, à la scolarité, à un environnement sain, à un logement décent et à une alimentation équilibrée, a insisté Hager Cherif, directrice générale de l'Observatoire des droits de l'enfant.
Selon ses dires, l'expérience du Parlement de l'enfant et des conseils municipaux des enfants en zone urbaine reste modeste et les possibilités de participation active des enfants dans la vie publique et les moyens mis à leur disposition sont occasionnels et limités. La Tunisie est aujourd'hui engagée dans la mise en œuvre de l'agenda de développement durable 2030, qui met les enfants au cœur du processus de développement des stratégies sectorielles.
Le colloque, riche en débats et en échanges, a aussi planché sur les nouveaux mécanismes de participation citoyenne et des ONG et le secteur vital du développement durable, la décentralisation et le développement local en Allemagne, en France, au Maroc et en Jordanie.
Les principales recommandations tournent autour de la nécessité d'impliquer davantage le citoyen dans le développement durable de renforcer le partenariat entre les jeunes et les autorités locales, de s'inspirer des expériences réussies dans d'autres pays, à l'instar du modèle suédois, et de créer une instance chargée de la mise en œuvre des programmes liés à la gouvernance locale et au développement durable.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.