Par Kamel GHATTAS Ce «Mondial» de mini-foot s'est terminé dans une remarquable ambiance. Une ambiance festive et amicale qui a resserré les liens tissés entre tous ceux qui y ont participé. Parallèlement au succès sportif, ce fut incontestablement une très belle opération publicitaire pour le tourisme tunisien. Les représentants des équipes qui ont pris part à cette compétition, dont beaucoup étaient accompagnés des membres de leur famille, ont découvert notre pays, ses plages, sa nature, l'hospitalité de ses habitants et surtout les capacités d'organisation qui ont été presque parfaites. Comment les responsables tunisiens ont-ils convaincu leurs vis-à-vis étrangers pour organiser ce « Mondial » en Tunisie, cela tient de la prestidigitation. Mais pas que cela bien sûr, parce que dans ce genre de compétitions, il y a un minimum de relations humaines et de confiance réciproque. Ceux qui ont accordé le préjugé favorable à notre pays, il y a quelques mois, infréquentable et faisant l'objet de bien des défiances, ont découvert un pays sûr et vivant pleinement son euphorie. Ils n'ont pas eu tort et les autorités qui ont tout fait pour que ce soit un succès populaire et sportif ont visé juste. Le sport tunisien est ainsi entré dans l'histoire de cette discipline sportive appréciée, appelée à un essor certain, et bénéficiant de l'engouement de bien des pratiquants et du public, ce mini-football a bien organisé son premier Mondial dans un pays arabe et africain. Cela n'arrive pas tous les jours, mais il a eu lieu et durant toute la durée de la compétition, nous avons eu droit à des rencontres soutenues, des joueurs motivés et un public de plus en plus nombreux. Le spectacle en valait la chandelle, puisque au fur et à mesure que les tours se succédaient, les rencontres atteignaient un niveau de très bonne facture. Le public se laissait prendre et les rencontres de l'équipe tunisienne ont connu un engouement de premier ordre. La finale s'est déroulée à guichets fermés. L'équipe de Tunisie, préparée en grande hâte, n'a pas été ridicule. Certes, elle a perdu son match contre le Mexique sur un score lourd, mais son vainqueur a été le finaliste de ce Mondial. Cette formation mexicaine se prévalait d'une longue tradition que les jeunes tunisiens découvraient pour la première fois en compétition internationale, avec des nations engagées, des hymnes nationaux et une rigueur dans l'organisation pointilleuse et de belle facture. Ces pays qui ont effectué le déplacement et étaient venus des cinq continents, surtout des pays qui constituent la colonne vertébrale du football mondial, étaient bien là pour défendre farouchement leurs couleurs. Ils sont venus avec une longue expérience, leurs solides traditions et assises qui étaient beaucoup plus solides que les nôtres. Reste, la question que tout le monde se pose au lendemain de cette compétition qui a fait vibrer bien des jeunes et des moins jeunes. Ces frais, cet engouement, cet intérêt devraient normalement être porteurs de promesses. Il faudrait que tout cela rejaillisse sur la population sportive tunisienne qui a besoin de nouveaux centres d'intérêts pour se manifester et s'exprimer. Que fera la fédération responsable de ce secteur qui a démontré qu'elle ne manquait pas de culot. Il serait peut-être opportun de lui suggérer d'immerger dans le milieu scolaire et de propager sa discipline, aider à l'organisation conjointe avec la Fédération des sports scolaires de compétitions qui attireront sans doute tous ceux qui aiment le foot, mais qui n'ont pas leur place dans un football à onze débordé. Cette suggestion n'a rien de péjoratif. Le mini-foot, ce n'est pas le football à onze. C'est une autre technique individuelle et collective, une autre stratégie, une autre idée du football qui s'imposera au fur et à mesure qu'il se développera dans le monde, surtout dans les pays froids qui jouent dans les salles, ceux qui n'ont pas de grands terrains disponibles, sa présence non pas en tant qu'ersatz, mais bien comme une discipline sportive à part entière. Les académies et les écoles qu'on ouvre un peu partout constituent des gisements intéressants pour fournir des effectifs qui pourront venir renforcer le mini foot et même le foot. Il est peut-être intéressant de savoir que nombre de joueurs professionnels opérant en France sont venus du mini-foot. Avec un socle plus large, une plus grande expérience, une compétition nationale plus régulière et une meilleure organisation au niveau de cette discipline que beaucoup découvraient pour la première fois, à l'occasion de ce Mondial de Tunisie, le mini-foot tunisien pourra devenir plus compétitif.