Le rideau est tombé sur la 11e édition du festival international du film de femmes de Salé. Une édition riche en expressions féminines déclinées différemment, mais surtout avec beaucoup de sensibilité. D'année en année, ce festival est en train d'acquérir de l'expérience. Il est même en passe de faire de la ville de Salé une destination internationale du cinéma féminin. La sélection de ses films marque également une évolution remarquable. «En termes de films réalisés par des femmes, l'année a été très dense, dit Hichem Fellah, directeur artistique de la manifestation, des films avec des personnalités féminines très fortes. Cette année, la production était très importante et cela nous a permis d'avoir une sélection de haut niveau et très diversifiée en termes d'écritures cinématographiques comme le film de genre indonésien «Marlina la tueuse». Quant au film marocain par rapport à l'identité du festival qui est celle d'accompagner les réalisatrices, on reste sur des chiffres très faibles pour les films réalisés par des femmes. Cette année, on a un premier film «Clair Obscur» d'une réalisatrice marocaine, Khaoula Assebab Benamor qui représente le Maroc dans ce festival et on espère qu'elle en fera d'autres. Cette année également, nous avons la Turquie comme pays invité et c'est vrai que dans ce pays il y a ces dernières années toute une génération de femmes cinéastes qui se manifestent. Elles sont généralement militantes et très fortes. En résumé, on essaie d'avoir dans ce festival la diversité géographique et stylistique avec des films que le public n'aura pas l'occasion de voir. L'idée, c'est surtout de leur présenter des films qui vont les étonner et qui ne soient pas surtout piratés...». Côté public, le festival a également ses adeptes et ses habitués. Pour cette session, on a assisté à la présence d'un public très jeune et qui, selon Hichem Fellah, «n'a pas l'expérience de la salle de cinéma, ni celle des ciné-clubs qu'a vécue la génération précédente... C'est aussi toute une culture de la salle de cinéma que les jeunes découvrent. C'est un film espagnol qui a eu le grand prix lors de cette onzième session du festival placé sous le haut patronage de Sa Majesté le Roi Mohamed VI. Il s'agit du film «Eté 93» de la réalisatrice Carla Simon. Ce long métrage de 94 minutes relate l'histoire de la petite Frida âgée de 6 ans qui va quitter Barcelone après la mort de ses parents pour aller vivre à la campagne chez son oncle. Le temps d'un été, l'été 93, Frida apprendra à accepter son chagrin et ses parents adoptifs apprendront à l'aimer comme leur propre fille. Le film indonésien «Marlina la tueuse en 4 actes» a valu à sa réalisatrice Mouly Surya le prix du meilleur scénario, alors que le prix du jury a été décerné au film français «Ava» de Léa Mysius. Concernant la compétition du film documentaire, le prix est revenu au film austro-allemand «Les filles ne s'envolent pas» de Monika Grassl, tandis que le prix jeune public a été attribué dans la catégorie court-métrage à Zineb Tamourt pour son film «Riad de mes rêves», et dans la catégorie long-métrage à Tarik El Idrissi pour «Le voyage de Khadija».