«Rouh» (Âme) du flûtiste soliste, Rami Ourabi, a ouvert de la nouvelle édition de «Layali El Abdellya» qui a lieu du 28 septembre au 8 octobre au palais El Abdellya à La Marsa. Le rendez vous musical qui, depuis 2012, est dédié à la musique et au chant «tarabi» tunisien et du monde arabe, s'est renouvelé jeudi dernier, accueillant les fidèles mélomanes au grand hall du prestigieux palais d'El Abdellya à La Marsa, qui était spécialement et joliment aménagé pour l'occasion. Sayma Sammoud, la directrice du Centre culturel El Abdellya, a présenté la soirée d'ouverture donnant le coup d'envoi de cette nouvelle session dont la programmation se penche sur les jeunes virtuoses tunisiens et les met à l'honneur. Le tout premier spectacle a été assuré par le jeune soliste Rami Ourabi qui a exprimé son bonheur d'avoir eu l'occasion d'ouvrir cette nouvelle édition de Layali El Abdellya. Rami Ourabi, pour ceux qui ne le connaissent pas encore, est un virtuose du nây (flûte). Il est né en 1988 à Sfax. Il a obtenu le diplôme de musique arabe en 2006 et le diplôme de nây en 2009. Il a participé au Festival international universitaire de Marrakech en 2009 et au Festival universitaire «Fimu» en France dans le cadre d'un projet musical «Trio Andalus». Il a obtenu plusieurs prix dans diverses manifestations locales et internationales. L'aspect «spirituel» de son concert intitulé «Âme» et dont la plupart du programme tourne autour du nouvel album du même titre de l'artiste est bel et bien présent. Nous avons pu apprécier l'interprétation des titres qu'il a écrits et composés tels que «Rouh», «Hommage», «Chourouk» (Aurore) et «Helma» (Songe), et qui représentent un somptueux enchaînement d'images, d'émotions et une alternance d'atmosphères et paysages musicaux riches et originaux. Il a également interprétés quelques titres du répertoire tunisien tels que «Zâma isaffi eddahr» de Fathia khayri, «Mahboubi mathaltek Chajra» de Abdelwahab Hanachi, et des Mouwachahat tels que «Lamma bada yatathanna» et «Alif ya soltani», tous admirablement joués, illuminés par le souffle lyrique et le timbre intensément poétique du nây. La réussite du concert tient évidemment pour beaucoup de l'extraordinaire virtuosité de Rami Ourabi, qui sait exprimer toute la poésie sonore des morceaux à travers la justesse de son souffle. Son interprétation exceptionnelle et étincelante des compositions qu'il a écrites ou arrangées a confirmé son aptitude à donner à chaque note sa nuance expressive. Sa flûte enchanteresse faisait dialoguer les musiciens dans un esprit chambriste intimiste. Il a ébloui la salle pour un concert exceptionnel tissant l'alchimie d'une musique envoûtante et profonde, dans laquelle le langage contemporain de la guitare, du clavier et des percussions est imprégné d'un esprit poétique qui se rapproche quelquefois du soufisme. Les sonorités légères du nây, parfaitement maîtrisé par Ourabi, se marient subtilement avec celles des autres instruments excellemment maîtrisés. Une musique douce et harmonieuse en résulte, faisant voyager les âmes et charmant les oreilles les plus blasées.