L'Italien sera le plus suivi et attendu. Parviendra-t-il à placer son équipe parmi les favoris? On le compare à un certain Balaci qui a débarqué en 1991 alors qu'il était ex-gloire du football roumain et sans expérience comme entraîneur, avant de cartonner avec un triplé historique. C'est Marco Simone, l'ex-gloire du Milan AC, qui a pris en charge l'équipe clubiste sur fond de crises récurrentes et de tensions graves. Ce n'était pas un cadre idéal pour préparer une saison pleine de défis. Ce qui s'est passé depuis le mois de juin peut «détruire» des équipes, mais au CA, heureusement que les réflexes des grands clubs sont présents. Chiheb Ellili et ses joueurs ont terminé la saison en beauté surtout en coupe de la CAF où ils ont enfilé 3 victoires de suite. Techniquement, Ellili a laissé un bon héritage à Simone, mais si on parle qualité de l'effectif, Simone n'est pas bien servi. Il perd les services de Ben Mustapha, Ghandri, Meniaoui, Rusike, alors qu'il n'a pas pu compter sur Khelil, blessé, et Ayadi, contesté. Côté renforts, Simone n'a pas été bien servi. A part Ondama, on n'a pas réussi à ramener des joueurs de grand calibre. Khefifi, Apoko, Charfi, de retour de prêt, Anabila sont-ils capables d'offrir à Simone la plénitude de choix qui lui permettra de jouer les premiers rôles ? D'après les tests amicaux, d'après ce qui filtre des vestiaires et d'après aussi la qualité de l'effectif de l'EST et de l'ESS, Simone n'aura pas la tâche facile. Il est déjà contesté après les matches amicaux. On lui reproche des choix défensifs et une approche qui privilégie la prudence à l'offensive. Le 3-5-2 et le 3-4-3 qu'il essaye d'appliquer sont-ils pour autant des plans défensifs ? Pour ceux qui connaissent le football, ce sont, au contraire, des schémas d'attaque. On joue avec 3 défenseurs et pas 4, les jugements du public clubiste sont à côté de la plaque. L'animation offensive autour du 3-4-3 ou du 3-5-2 est plus intense qu'un 4-2-3-1 par exemple. Le public clubiste a raison, en revanche, de se faire des soucis. Le 3-4-3 est très dur au niveau de la couverture et du placement défensif, et les tests amicaux le prouvent déjà. Esprit italien... Dans ce chaos que vit le CA, dans cette succession d'événements pas tendres, et surtout avec une direction aussi déconnectée et qui n'a pas mis le paquet pour renforcer son équipe, peut-on être aussi exigeant envers Marco Simone? L'homme n'est pas brillant si on regarde son CV, mais c'est quelqu'un qui a côtoyé les Sacchi et Capello et qui a joué au plus haut niveau à l'époque où la «série A» était le championnat le plus fort. S'il y quelque chose que l'Italien n'a pas manqué de faire imposer, c'est bel et bien la discipline: Simone n'était pas tendre ni flexible avec les «stars» de l'équipe, et il a entièrement raison. C'est aussi un entraîneur qui accorde beaucoup d'importance à la défense et à la rigueur défensive, ça ne veut pas dire qu'il joue la «défensive» et qu'il n'aime pas attaquer. Même les entraîneurs italiens les plus «offensifs» ne pardonnent pas la moindre distraction en défense. Simone n'aura pas de répit ni de circonstances atténuantes mais les chantiers ne manquent pas : essayer de composer la meilleure formation a partir d'un effectif pas enrichi, trouver l'harmonie entre les lignes dans le nouveau schéma utilisé, donner le plaisir de jouer à une équipe secouée par les incidents. Il a aussi la Coupe de la CAF où il n'a pas beaucoup de solutions. Il a besoin de temps et de patience pour pouvoir apporter sa touche. Inutile de le juger sur les matches amicaux.