L'EST remporte son troisième titre arabe, et le pactole de six millions de dinars après une victoire longue à se dessiner, et qui paraissait pourtant acquise après une heure de jeu. Stade d'Alexandrie, beau temps, pelouse en bon état, public nombreux, match en nocturne, éclairage satisfaisant. EST-Al Fayçali SC de Jordanie (3-2 a.p.). Score à la mi-temps (0-0). Buts de: Saâd Beguir 46' et 54' et Chamseddine Dhaouadi 101' pour l'EST; Akram Zwei 72' et Khelil Ben Attia 88' pour Al Fayçali. Arbitrage de Brahim Noureddine (Egypte), assisté par Radhouène Achik (Maroc) et Aymen Dejich (Egypte). Avertissements: Chaâlali 56', Mbarki 107' et Sassi 120' (EST), Brahim Dhawahra 101' (Al Fayçali) EST: Ben Cherifia- Mbarki, Chammam (cap.), Machani, Dhaouadi- Coulibaly, Sassi, Chaâlali (Ben Youssef 69'), Beguir (Kom 79')- Badri, Jouini (Talbi 104') Al Fayçali: Mootez Yassine- Ouday Zahrane, Brahim Daldoom, Brahim Zawahra, Yasser Rawachda- Khalil Ben Attia (Mehdi Alama 104'), Youssef Rawachda (Mohamed Alioua 117'), Dominique Mendy, Baha Slimane (cap.)- Lukasz Simon, Akram Zwei. Grand moment de l'histoire de l'Espérance Sportive de Tunis qui obtient au stade d'Alexandrie son troisième titre de champion arabe des clubs champions après ceux de 1993 et 2009. Sur cette même pelouse, le club de Bab Souika a remporté la supercoupe africaine face aux Congolais de Motema Pembe (3-0). Faouzi Benzarti était déjà là. Face à «Ezzaiem» jordanien porté par un dynamique Youssef Rawachda côté gauche, ses hommes doivent surmonter le déficit de fraîcheur physique et mentale après les prolongations disputées en demi-finale contre le FUS Rabat, et l'absence du buteur Khenissi, suspendu. Ces deux facteurs seront d'ailleurs pénalisants après l'avance de (2-0 prise par les copains de Beguir. La première demi-heure est marquée par une certaine prudence des deux côtés. Les occasions de but ne sont pas très franches même si les meilleures appartiennent au représentant tunisien. L'auteur du doublé en Jordanie axe son jeu côté droit de la défense sang et or où Iheb Mbarki a retrouvé sa place. L'absence de Khenissi se fait sentir, ses appels, sa détente aérienne et sa présence dans la surface surtout. Pourtant, son remplaçant Haythem Jouini ne manque pas de bonne volonté, et s'offre la première occasion de la partie dès la 8' suite à un assist côté gauche de Badri. Au quart d'heure, une déviation de la tête vers Beguir est conclue par un heading de Beguir dans les mains du keeper Mootez Yassine. Trois minutes plus tard, Yasser Rawachda sauve devant Beguir au terme d'une magnifique action collective. Mais l'occasion la plus nette de ce premier half assez décevant revient à l'Ivoirien Coulibaly dont la tête à bout portant suite à un centre de Mbarki fait croire au but, sa trajectoire caressant la transversale (19'). Puis, enfin, une occasion irakienne ! Ben Cherifia se détend pour sauver la tête de Zwei à la réception d'un corner de Daldoom (22'). Dans une position favorable, au terme d'un contre rapide, Jouini rate complètement la reprise d'un centre de Chammam, très actif dans ces premières quarante-cinq minutes, mais qui allait faiblir dans le dernier quart d'heure de la rencontre (23'). Il faudra attendre la 41' pour assister à une nouvelle opportunité lorsque Chaâlali cherche la lucarne, et voit sa frappe détournée par un défenseur sans que l'arbitre signale le corner. Au terme du premier half, c'est l'EST qui doit se sentir déçue compte tenu du nombre d'occasions créées même si elles ne furent pas toujours tranchantes. La bourde de Benzarti Dès le retour des vestiaires, le tournant de cette finale de cette 27e édition du championnat arabe : servi par Chaâlali à la limite de la surface, Saâd Beguir arme une superbe frappe croisée qui fait mouche. Le gardien Mootez Yassine ne peut que constater les dégâts. Mais, pas repu par cette première réussite, l'ancien milieu de terrain du Stade Gabésien va se charger d'enfoncer le clou. Coup franc obtenu par Jouini aux 20 mètres. Beguir décoche une frappe pure et précise qui contourne le mur bleu et dépose le ballon dans la lucarne gauche de l'impuissant Mootez. Du grand art ! A 2-0, le représentant tunisien peut voir venir. En deux temps trois mouvements, il vient de tuer le match par sa le biais de sa pépite Saâd Beguir. A la 57', Al Fayçali est tout près de réduire le score: un coup franc de Daldoom des 25 mètres est renvoyé par Ben Cherifia devant Lukasz qui ne se trouve pas la coordination suffisante pour reprendre le ballon. A la 62', Badri a même l'occasion de tripler la marque. Servi en profondeur par Chaâlali, il envoie sa frappe dans le ciel d'Alexandrie. A partir de là, la partie va changer de physionomie. En grande partie par l'effet des changements malheureux opérés par Benzarti. Sonnés, les Jordaniens trahissent leurs limites. Ils donnent l'impression d'accuser le coup. Toutefois, il faut toujours se méfier de la réaction de la bête blessée.Servi par Dominique, Luckasz va couper la trajectoire du ballon, au dessus (71'). Dans la minute qui suit, une erreur de Chammam permet à Youssef Rawachda de servir le Libyen Akram Zwei qui n'a plus qu'à pousser le ballon dans les filets (2-1). Le milieu sang et or s'est effiloché par l'effet du changement hâtif effectué par Benzarti qui, s'enhardissant un peu trop, sort à la 69' Chaâlali, l'homme qui assure l'équilibre de la zone médiane, surtout que Sassi n'est pas dans son meilleur jour. Ben Youssef, qui n'a rien réussi de tranchant dans ce championnat arabe prend sa place, ce qui expose dangereusement la défense tunisoise. Benzarti allait d'ailleurs chercher à rectifier le tir en remplaçant dix minutes plus tard Beguir par Frank Kom. Mais le mal était déjà fait. Sur un bel assist de Zwei, Khalil Ben Attia envoie à côté un bolide qui donne des frissons aux Sang et Or. Les Jordaniens sont ressuscités alors que le match paraissait plié. La déviation de Jouini sur le centre de Mbarki est insuffisante (82'). Khelil Chammam , en sauvant devant Youssef Rawachda, voit le ballon ricocher sur son bras, mais l'arbitre ne bronche pas. Puis, le coup de massue: Khelil Ben Attia, servi par Youssef Rawachda bat de la tête à bout portant un Ben Cherifia impuissant (88'). Les Jordaniens reviennent de loin. La baisse physique brutale des Sang et Or est évidente. Jouini aurait pu pourtant décider du sort de la finale dans le temps réglementaire, mais il met au-dessus de la tête un centre venu de la droite. Un peu le résumé de sa sortie insipide. Dhaouadi fait la décision Que peuvent bien cacher les prolongations pour une Espérance privée de deux atouts Chaâlali et Beguir ? Chammam croise trop son tir (95'). Kom cadre sa frappe, mais le keeper jordanien se trouve sur la trajectoire (97'). Mais comme un chat aux mille vies, l'EST tranche la partie, un peu dans la confusion et la contestation. Mbarki lance côté droit de la surface Franck Kom, qui était en position de hors jeu. L'ancien pivot étoilé sert en retrait Chamdseddine Dhaouadi qui s'arrache pour pousser le ballon dans les filets (101'). S'ensuivent des contestations violentes des joueurs et dirigeants jordaniens, le referee égyptien essuyant même un coup de tête d'un dirigeant furieux. Une fois le jeu ayant repris, Baha Slimane envoie son coup franc juste à côté. Dans la deuxième mi-temps des prolongations, on ne vit pas grand-chose. L'Espérance est champion arabe avec le cœur et les tripes. Malgré la fatigue et les vicissitudes. Elle empoche donc le gros lot, soit les 2,5 millions de dollars mis en jeu. Quant à Al Fayçali, il doit se contenter des 600 mille dollars revenant au deuxième. Bravo les Sang et Or !