Festival de Carthage, édition 2017. Mercredi 19 juillet. Au programme, deux spectacles : un one man show de l'humoriste Michel Boujenah sur l'esplanade du Musée de Carthage et un gala de la super-vedette libanaise Ragheb Alama. Une soirée exceptionnelle qui a drainé un très grand nombre de spectateurs. Tout d'abord, l'accès aux deux espaces était difficile et éprouvant à cause de l'encombrement de la circulation et des manifestants venus lancer des slogans contre la représentation de Boujenah. Les spectateurs ne pouvant pas accéder au parking du Musée étaient obligés de stationner leur voiture sur le bas-côté de la route avec le risque de la récupérer, à la sortie, à la fourrière. Par la suite, il fallait emprunter à pied un chemin caillouteux et sans éclairage pour atteindre le Musée de Carthage, puis passer par les différents points de contrôle et regagner enfin son siège. Le spectacle de Michel Boujenah était sous haute tension. Malgré les protestations de quelques manifestants du mouvement BDS (Boycott, Désinvestissement et Sanction contre l'immunité d'Israël) scandant des slogans antisionistes, environ 600 spectateurs ont assisté au one man show « Ma vie rêvée ». Les détracteurs ont été déboutés grâce à un large dispositif sécuritaire. En effet, la participation de Boujenah à Carthage a suscité plusieurs appels au boycott mais malgré cela, l'humoriste, accusé d'être pro-sioniste, a pu se produire devant un public de Tunisiens et d'étrangers francophones en présence bien sûr de l'ambassadeur de France en Tunisie. Mokhtar Rassaâ, directeur du festival de Carthage, veillait au bon déroulement du spectacle. L'esplanade du Musée était à moitié pleine et la représentation s'est tenue, enfin, sans aucun incident et le public a pu rire sur certaines répliques déjà connues. Du côté de l'amphithéâtre, un public des grands jours est venu saluer la prestation de Ragheb Alama. La super-vedette libanaise connaît bien les goûts du public de Carthage. Il s'est déjà produit à plusieurs reprises sur cette scène légendaire. Toujours élégant dans son costard noir, ses pompes bien cirées et ses mélodies soignées et surtout bien rythmées, il est apprécié par différentes catégories de publics : hommes et femmes, jeunes et moins jeunes aiment chanter et danser sur ses refrains. D'ailleurs, au cours de cette soirée devant un théâtre archicomble, le chanteur n'a fait que ressasser d'anciens tubes ou c'est plutôt le public qui a fait la fête en chantant et dansant. En fait, la seule épreuve difficile pour un chanteur qui se produit à Carthage est de remplir les gradins, ce qui est en soi une réussite, et de permettre à ses fans de se défouler avec des tubes à succès. Une autre étape que le chanteur libanais a gagnée est la sympathie des journalistes à qui il a répondu courtoisement, au cours d'une conférence de presse, à leurs différentes questions sans créer de polémique, ni de tension. Ragheb Alama pourrait se produire autant qu'il le souhaite sur la scène de Carthage en indiquant la mention défoulement garanti, le public répondra toujours à l'appel, mais jusqu'à quand ?