Houcine Jaziri (Ennahdha) : « Certains vont essayer de l'empêcher de continuer » Le chef du gouvernement a expliqué les grandes lignes de sa stratégie de lutte contre la corruption. Son discours était un discours politique par excellence. Cependant, nous avons eu l'impression que le chef du gouvernement ne se sent pas soutenu et ne dispose pas des instruments suffisants pour mener à bien la guerre contre la corruption. Aujourd'hui, les partis signataires du Document de Carthage attendent de lui de combattre la corruption. Il a commencé à mener cette guerre et aujourd'hui il risque peut-être de toucher à des dossiers qui pourrait mettre le gouvernement en difficulté vu que certains vont essayer de l'empêcher de continuer. Ahmed Seddik :(Front populaire) « Un très beau discours mais peut-on parler d'une vraie lutte contre la corruption ? » Le chef du gouvernement a prononcé un très beau discours, mais sur le terrain nous sommes encore très loin. La guerre contre la corruption c'est également notre guerre et nous la demandons, mais la volonté de combattre la corruption ne dépend pas uniquement de la volonté d'une personne mais d'une volonté générale. Nous savons tous par exemple qu'il y a des dossiers, y compris à l'assemblée, qu'il faut certainement traiter. Ensuite, quand on ne permet pas à l'instance de lutte contre la corruption de disposer des prérogatives nécessaires, peut-on parler d'une vraie lutte contre la corruption ? Héla Omrane (Nida Tounès): « Un discours convaincant, ce n'était pas un discours populiste » Le discours du chef du gouvernement était convaincant surtout qu'il a évoqué plusieurs thèmes aussi importants les uns que les autres. Et ce n'était pas non plus un discours populiste. Il a parlé des dispositions exceptionnelles prises par le gouvernement en l'absence d'un cadre juridique adéquat et aussi parce que cette guerre est exceptionnelle, il fallait s'appuyer sur des dispositions exceptionnelles. Cependant, j'appelle à ce qu'on continue cette guerre sur le long terme, et ce, en trouvant des solutions juridiques et en comblant le vide qui existe. Ghazi Chaouachi :(Courant démocratique) « Encore une fois, il faut appuyer la justice » Nous nous attendions à mieux. Il semble que nous soyons encore au niveau des slogans mais nous, nous souhaitons passer à l'action. Le chef du gouvernement n'a pas montré qu'il y a une vraie volonté pour lutter contre la corruption. Lorsqu'on vote le projet de loi sur le pôle judiciaire et financier depuis décembre et que jusqu'à présent on attend les décrets d'application, ce retard bénéficie bien évidemment aux corrompus. Si nous voulons vraiment lutter contre la corruption, il faudrait se munir d'une feuille de route pour anéantir le système de corruption. Encore une fois, il faut appuyer la justice, car comme le dit le chef du gouvernement, la justice est le socle de la lutte contre la corruption.