Le développement intensif et l'urbanisation galopante constituent une menace sur la zone côtière de Ghar Melh Le bureau régional du Fonds mondial pour la nature, en anglais World Wide Fund (WWF) en partenariat avec l'Agence de Protection et d'Aménagement du Littoral (Apal), a présenté, avant-hier, dans le cadre d'un atelier régional, les résultats du projet «Gestion Intégrée des Zones Côtières (Gizc)» dans les pays du Maghreb (Tunisie, Algérie et Maroc). Selon M. Hamadi Gharbi, coordinateur du projet au sein de la WWF, ce projet a ciblé durant une année (depuis avril 2016) trois localités: Ghar El Melh (gouvernorat de Bizerte, Tunisie), Guebes-Ben Azzouz-El marsa (Wilaya de Skikda, Algérie) et le Nador (Rif oriental, Maroc). «L'objectif principal de ce programme était d'encourager le dialogue et les échanges entre les différents intervenants sur les zones côtières . Ce projet a aussi permis à des acteurs de la société civile, du secteur privé et de l'administration tunisienne d'entrer en contact avec des représentants d'ONG internationales en mettant des plans d'actions pour protéger le littoral», a-t-il souligné. M. Gharbi a rappelé que contrairement au Maroc, la Tunisie ainsi que l'Algérie n'ont pas encore ratifié le protocole de Madrid du 21 janvier 2008, introduisant la gestion intégrée des zones côtières (Gizc) en Méditerranée. Avec sa convention et ses six protocoles, ce protocole vise, en effet, à promouvoir, à travers les zones côtières, envisagées comme espace de développement durable, un patrimoine naturel et culturel commun, au service de la coopération régionale entre les Etats côtiers. Le concept d'intégration, conçu comme processus dynamique de gestion durable, mobilise à la fois l'interaction entre les espaces terre-mer, les institutions, les compétences, les normes juridiques applicables et les instruments de mise en œuvre. «A travers ce programme qui a ciblé la localité de Ghar El Melh, nous avons œuvré, depuis avril 2016, dans le cadre d'un mouvement de plaidoyer, à mobiliser toutes les forces vives du gouvernorat de Bizerte, entre députés et acteurs de la société civile, pour pousser le gouvernement tunisien à ratifier le protocole de Madrid», a ajouté M. Gharbi. En effet, le projet ciblant Ghar El Melh a englobé quatre chapitres, dont le volet dédié aux études qui a permis de cerner les zones d'actions et les parties intervenantes (ministère de l'Environnement, ministère de l'Agriculture, ministère du tourisme, ministère de l'Equipement, les associations environnementales, etc.) et mettre en place le cadre juridique pour une gestion efficace et intégrée des zones côtières. «Ce programme vise à rapprocher les visions et trouver un terrain d'entente tout en tenant compte des spécificités des textes juridiques dans les trois pays. Nous avons mis en place un guide d'action qui facilite la gestion intégrée des zones côtières. Et nous avons mis en place un réseau maghrébin englobant 11 acteurs des trois pays», a fait savoir le coordinateur du projet au sein de la WWF. M. Gharbi a également pointé du doigt le développement intensif et l'urbanisation galopante dans la localité de Ghar Melh aux dépens de la zone côtière. De son côté, M. Faouzi Maâmouri a annoncé, dans la foulée de ce programme, le lancement, prochainement, d'un nouveau programme ciblant Ghar Melh. «Vu les résultats très encourageants du programme qui vient d'être clôturé, aujourd'hui, la WWF s'apprête à lancer un autre programme de six ans qui va nous permettre de développer davantage les programmes de partenariats. L'écosystème de la zone littorale de Ghar Melh est très fragile et on y pratique des activités agricoles au sein même de la sebkha. Au début, il va y avoir des études du terrain pour cerner les problématiques, ensuite, il y aura la mise en place de plans de développement global», a-t-il précisé. Toujours selon M. Maâmouri, ce projet va être mis sur les rails, fin 2017, en collaboration avec des ONG internationales. Le coût de l'enveloppe consacré à ce dernier s'élève à 4 millions de dinars tunisiens.