Le centre poursuit sa mission dans l'intérêt du club et du football national A l'heure qu'il est, le Tout-Kairouan ne parle que du transfert de l'attaquant Amir Yacoubi à l'ESS et du départ inopiné du défenseur axial Taha Amara vers un club qatari. Deux juniors de dix-huit ans, dotés d'un gabarit impressionnant, finalistes de la dernière édition de la Coupe de Tunisie de la catégorie et issus du centre de formation des jeunes footballeurs de Kairouan. Qu'y a-t-il de si étrange à ce double départ sous d'autres cieux de joueurs enfantés par le centre et affiliés à la JSK? La vocation première du centre n'est-elle pas de former des jeunes au profit substantiel en argent frais pour renflouer sa caisse? Tant de questions nous interpellent à la fois, dans la foulée de ces deux évènements qui constituent un sujet de débat, parfois «passionné», pour les fans et sympathisants kairouanais et qui continuent de susciter beaucoup d'intérêt et de faire couler beaucoup d'encre. Et pour cause! Ces deux joueurs qui constituent la fine fleur du vivier kairouanais des jeunes footballeurs de dix-huit ans sont des contractuels stagiaires ou redevables de la signature d'un premier contrat au bénéfice du club de leurs premières amours, comme le stipule la réglementation en vigueur. Donc, à cette étape cruciale de leur carrière de footballeur, ils ne sont pas totalement libres et maîtres de leur destin. Or, les deux joueurs en question, probablement mal conseillés et mal informés, sont partis sous d'autres cieux, sans le consentement de leur club. Une démarche vouée à l'échec et qui avorterait forcément si elle n'était pas régularisée et validée dans les délais impartis par toutes les parties prenantes. Déjà à la veille de l'affaire Amir Yacoubi, le président de la JSK, Fateh Alouini, nous a confié qu'il avait confiance dans les dirigeants étoilés et qu'il était disposé à négocier, de façon professionnelle, les termes réglementant officiellement le montant et les conditions du transfert du joueur en question à l'ESS. Le résultat était des plus probants aussi bien pour le club recruteur que pour le club formateur et pour le joueur lui-même, une fois la transaction signée et officialisée. Pour l'affaire Taha Amara, les tenants et les aboutissants sont un peu différents puisque le joueur en question s'est contenté de signer un contrat de stagiaire au profit de la JSK sans avoir été soumis à une visite médicale pour compléter le dossier et a émigré au Qatar et fait déjà partie d'une équipe locale. Interrogé à ce propos, M.Hamadi Maâloul, coordinateur de la commission de football de la JSK, nous a assuré que ce joueur n'ira pas loin et qu'il aura toujours besoin d'une carte jaune de la part de la FTF pour valider sa licence au profit de son nouveau club qatari. Chose qui ne sera faite qu'après arrangement officiel avec la JSK qui a depuis longtemps déposé le contrat dudit joueur et signifié clairement à la FTF son refus catégorique de le céder sans une transaction qui arrangerait le club. Epanouissement des jeunes En attendant un dénouement heureux de l'affaire Taha Amara, à l'instar de celle d'Amir Yacoubi, force est de signaler que dix joueurs juniors, passés espoirs ou même seniors, bénéficient déjà d'un contrat de stagiaire à la JSK, en l'occurrence Hamda Grira, Nour Hmidi, Mohamed Ali Laâbidi, Mohamed Mallat, Ahmed Hamdi, Seif Guizani et Saber Khalfaoui, dont certains sont promis à un bel avenir. Et pour mieux éclairer notre lanterne, nous avons contacté Othman Chehaïbi, le directeur technique de la JSK et du centre de formation, qui estime, de son côté, que le transfert des jeunes footballeurs du centre est un facteur indissociable du volet «formation». Pourvu, toutefois, que la JSK ne soit pas lésée ou dupée par les manœuvres illégales ou peu scrupuleuses, ajoute-t-il. Rappelons, pour la petite histoire, que depuis sa création, en 1998-99, le centre de formation, parrainé par M.Salah Essid et dirigé successivement par Khémaïes Laâbidi et Othman Chehaïbi, a veillé sur la formation technico-tactique et sur l'encadrement socio-éducatif d'une quinzaine de joueurs par saison, pris totalement en charge par la JSK, sur le double plan éducatif et sportif avec hébergement en pension complète. De même, le centre a rapporté plus de deux millions de dinars à la JSK, contre cinq cent mille dinars de dépenses de gestion. Sans compter les joueurs formés en son sein et qui continuent d'apporter leur pierre à l'édifice du football national, à l'image de Hamdi Kasraoui, Zouheïr Dhaouadi et Amin Chermiti, mais aussi Lassaâd Ouertani, Bessam Ben Nasr, Helmi Hmam, Lotfi Sellami, Hamza Sellami, Hamza Tlili et bien d'autres… Cela explique l'engouement des petits qui se bousculent pour accéder à l'Académie de football de Kairouan qui ne peut pas accueillir plus d'une centaine par an dont trente passent aux écoles du club pour se réduire à quinze au stade de la formation proprement dite. Toujours est-il que l'épanouissement des jeunes est un facteur révélateur de la bonne santé et de l'avenir prometteur du club.