Après avoir fait naître beaucoup d'espoirs, l'équipe de Tunisie ne réussit pas à vaincre la malédiction des quarts. Son effondrement physique au second half a précipité son élimination Stade de l'Amitié de Libreville, temps très chaud et humide, pelouse acceptable, affluence moyenne. Burkina Faso bat Tunisie (2-0). Score à la mi-temps (0-0) Buts de: Aristide Bancé 80' et Prejuce Nakulma 84'. Arbitrage de Daniel Bennett (Afrique du Sud). Avertissements: Abdennour 21', Yaâkoubi 34' et Ben Youssef 38' (Tunisie), Kaboré 18' , Coulibaly 67', Traoré 82' et Nakoulma 86' (BF). Tunisie : Mathlouthi (cap.) - Nagguez, Ben Youssef, Yâkoubi, Abdennour – Sassi (Khelifa 86'), Ben Amor, Khazri (Lahmar 67'), Sliti - Msakni, Khenissi (Akaichi 86'). Burkina Faso : Koffi – Yago, Dayo, B. Koné, Y. Coulibaly – Kaboré (cap.), Bayala (Bancé 76'), R. Traoré (Saré 87') – B. Traoré (A.Traoré 90+1'), Nakoulma, I. Touré. Terminus pour l'équipe de Tunisie, incapable hier de hausser son niveau de jeu à la hauteur du Burkina Faso qui n'a pas volé sa qualification, loin de là. Elle sombra complètement en fin de rencontre face aux coups de boutoir de Bancé and Co. En plus d'une fatigue générale et d'un manque de fraîcheur total, les changements effectués par Kasperczak ne furent pas heureux. La vitesse des Etalons a fait la différence, les Aigles de Carthage ne parvenant plus à mettre le pied sur le ballon. Depuis son titre continental de 2004, la Tunisie n'a plus rejoint le carré d'as de la coupe d'Afrique des nations. Elle semble abonnée aux quarts, avec trois quarts disputés dans les quatre dernières éditions. Il y a par conséquent un mur psychologique que la Tunisie n'a pas su dépasser. Contre la Tunisie, le Burkina n'a pas perdu dans ses trois derniers matches toutes compétitions confondues. Il se présente sans Banou Diawara et Alain Traoré, relevés par Bayala et Ibrahim Touré. De part et d'autre, le souci de blinder sa défense l'emporte. C'est ainsi que Henry Kasperczak préfère aligner Abdennour côté gauche à la place de Maâloul au prétexte que ce dernier a tendance à oublier ses devoirs défensifs. Et c'est la première bévue du staff technique, Abdennour ne faisant guère une meilleure performance au flanc gauche que le joueur d'Al Ahly. Kasperczak se prive de la sorte d'un important atout qui sait dynamiter le côté gauche. A l'axe défensif, Yaâkoubi rentre pour compléter le tandem avec Ben Youssef. La défense fera piètre figure, témoignant de ses limites ataviques, notamment à la reprise. Résultat: trois défenseurs sur quatre termineront la première période avec un carton jaune, ce qui donne l'ampleur des difficultés rencontrées dès le coup d'envoi par l'arrière-garde de Mathlouthi. Effondrement physique Les copains d'Aymen Abdennour, qui ont fait naître des espoirs fous suite à leurs deux derniers succès ont pu mesurer tout le chemin qu'il leur reste à faire pour rejoindre les sommets continentaux. C'est surtout physiquement qu'ils parurent s'effondrer après la pause lorsqu'ils ne s'étaient plus créé une seule occasion réelle de scorer. Henry Kasperczak a dit après le match qu'il assumait pleinement ses responsabilités. Il a trouvé normal le geste de Wahbi Khazri qui a refusé de lui serrer la main. Eh bien ! Taha Yassine Khenissi, qui a dominé ses adversaires au jeu aérien ouvre les hostilités dès la 13e minute en reprenant le corner de Khazri à l'angle des six mètres au-dessus. Dans la minute qui suit, les soucis commencent pour la défense. Nakoulma oublié côté gauche (décidément) frappe dans les nuages. Khenissi remet cela à la 17e avec un nouveau heading au-dessus après que Sliti, très en verve dans cette première période, eut fait la différence côté gauche. 20': Khazri tente une frappe sur balle arrêtée largement au-dessus. Le joueur de Sunderland ne réussira presque aucun geste dans ce match. Deux minutes plus tard, panique dans la défense de Mathlouthi quand Bertrand Traoré voit sa pichenette terminer sa trajectoire sur l'extérieur de la transversale. Sur coup-franc, Nagguez joue gros en tirant le maillot de Koné dans la surface. La meilleure action des Aigles, qui jouent jusque-là d'égal à égal et maîtrisent parfaitement leur sujet, arrive à la 31' lorsque le coup-franc en retrait de Kazri est repris des 20m par Ben Amor, la frappe de celui-ci caressant le montant. Ils feront mieux à la 34' quand un corner de Sliti est dévié de la tête par Yaâkoubi, mais la deuxième déviation est manquée d'un cheveu par Abdennour. Pour n'avoir pas pris un avantage dès la première période quand elle avait encore suffisamment de fraîcheur, la Tunisie allait être punie sur la durée. Coaching gagnant pour Duarte Cela repart après la pause par le schéma classique avec une tête de Khenissi suite à un centre de Msakni, transparent hier. Le gardien Koffi est bien placé encore une fois. Puis, l'effondrement subi des Aigles. Ils sont à plat. Puis, le coaching gagnant du technicien portugais des Etalons. La rentrée de Bancé va s'avérer le tournant de la rencontre. Il bat Mathlouthi d'une frappe à ras de terre suite à un coup franc sifflé pour une main peu évidente de Ben Youssef (80') à la limite de la surface. Lahmar et Sliti se retournent au moment de la frappe, ce qui aide l'attaquant à transpercer la défense tunisienne. Quatre minutes plus tard, les nôtres vont rendre définitivement les armes. Tout le monde est monté devant sur un corner. Prejuce Nakoulma part dans sa moitié de terrain et évite la sortie de Mathlouthi avant de déposer le cuir dans une cage vide. Le genre de but-gag. Les rentrées de Khelifa et Akaichi ne changent rien à l'affaire. La Tunisie n'aura tenu qu'une mi-temps avant de s'écrouler. La malédiction des quarts de finale se poursuit. Pourtant, une chance inouïe s'offrait aux hommes de Kasperczak avec la perspective de rencontrer le Maroc ou l'Egypte en demi-finales. Mais les faiblesses de la défense les ont irrémédiablement condamnés à rendre les armes au moment où ils pensaient faire — enfin — une grande CAN.