En football, seule la musique des victoires sublime les joueurs et les supporters Durant le dernier mercato, chaque jour ou presque l'on a évoqué de nouvelles pistes au CA. Puis, sans vraiment prétendre redémarrer de zéro, le Club Africain semble s'être suffisamment armé en vue de jouer crânement ses chances dès la reprise de la compétition. Il faut dire que le projet a de quoi séduire. Pour rebâtir, les tenants clubistes se sont donné les moyens en se renforçant considérablement. Sur ce, dessiner les contours du futur CA, c'est aussi se redonner de l'ambition après avoir frôlé la correctionnelle la saison passée. Bref, le CA pourrait redevenir attractif à terme et se garantir une certaine exposition maximum, alors que la Coupe de la CAF se profile... Les rêves de grandeur du CA passent donc par la case renforts d'envergure et emplettes ciblées. Les cibles ont été nombreuses et les recrutements forcément intéressants. Ainsi, l'international zimbabwéen, Mathew Rusike, a opté pour le CA, tout autant que le tandem d'expatriés de Wolsburg, les jeunes Aymen Ben Brahim et Mohamed Dallali. Puis, Sami Hammami, Oussema Darragi, Slimane Kchok, Issam Dekhilalli et l'ex-Béjaois Manoubi Haddad ont rejoint le lieu de retraite clubiste. C'est donc peu de le dire, le CA a jusque-là joué les premiers rôles sur le marché des transferts. Les emplettes réalisées après les pistes étudiées ont, en tout cas, de quoi mettre l'eau à la bouche des supporters. Cependant, si le CA se porte bien, merci pour lui ! Son parcours doit s'inscrire dans la durée. En clair, ça ne doit pas tourner au feu de paille mais plutôt ressembler à un épouvantail ! Car jusque-là, tantôt en réussite, et de temps à autre en difficulté, le CA n'arrive pas irrémédiablement à chasser ses vieux démons pour redevenir l'une des formations phare de la Ligue 1. De quoi nourrir certaines appréhensions, entremêlées toutefois d'espoir il faut l'avouer. La preuve avec ce mercato haut de gamme bouclé qui annonce forcément un retour clubiste au premier plan. Un meneur de jeu, Darragi, devenu en peu de temps la pierre angulaire du système mis en place par Maher Kanzari au CAB. Un latéral international cabiste aux qualités certaines, à savoir Kchok. Un attaquant du Zimbabwe, dont les performances ont été scrutées et disséquées à l'envi. Dès la reprise, le CA ne sera pas là pour plaisanter ! Après avoir connu des tensions internes et certains soubresauts, le club de Bab Jedid s'offre un grand bol d'air, en attendant confirmation sur le terrain. Car il va sans dire que la semaine de la «rentrée» sera capitale pour les hommes de Chiheb Ellili. La loi du marché ! Toujours volet mercato, et outre les renforts, le CA a aussi apuré son effectif. Jacques Bessan, Sami Mehaissi, Khalil Sassi, Mansour Ben Othmane, Seif Jaziri, Louis Essengue, Youssef Ayachi et Younès Mazhoud ont été cédés à titre de prêt en vue de leur permettre d'avoir plus de temps de jeu avant tout. Et, par là même, réduire la masse salariale clubiste. Seul le jeune lutin Bassam Srarfi va opter pour le vieux continent en contrepartie d'une somme record en faveur du CA. C'est la loi du marché qui en a voulu ainsi, sachant que le montant du transfert de Srarfi avoisinerait les 5 milliards de nos millimes (plus une option sur la revente). En football, seule la musique des victoires sublime les joueurs. Le facteur réussite compte beaucoup ici. La mécanique peut se mettre en marche si le CA allie réalisme, ambition et tempérament. Maintenant, le plus compliqué à faire passer, c'est toujours que l'intérêt collectif prime avant les intérêts individuels. Exemple, avec les mauvais résultats, on a tendance à remettre toujours tout en cause, alors que la seule solution, c'est de garder la ligne de conduite, de faire le dos rond et d'essayer de sortir au plus vite de la spirale négative. Ça cadre avec l'évolution des générations et des mentalités qui dictent la nature du message à véhiculer aux joueurs. Des joueurs qui doivent s'impliquer davantage en interne. En clair, dans les échecs, le responsable, ce n'est pas toujours l'entraîneur, même si c'est toujours lui qui paie la facture ! Avec un effectif revu et corrigé, il n'y a pas lieu de s'éloigner du crédo clubiste : le talent individuel après le projet collectif ! Même si dans une équipe, il y a toujours des joueurs qui sont plus pointés du doigt que d'autres. C'est le cas en raison du statut des uns et des autres. Mais au final, le succès est celui du groupe. Une notion qui est un facteur de cohésion et de confiance. Oui, par rapport aux sommes investies et au potentiel existant, le CA s'est donné les moyens de ses ambitions.