La suspension de deux ans dont ont écopé le coach étoilé et le médecin «sang et or» sera-t-elle allégée ? L'affaire Faouzi Benzarti-Yassine Ben Ahmed, qui a été l'objet de débats sportifs nourris depuis un certain classico ESS-EST, et notamment depuis la sanction prononcée par la commission de discipline et entérinée par le bureau de la Ligue nationale de football professionnel, condamnant les deux hommes à vingt-quatre mois d'interdiction de banc et une amende de 10.000DT, cette affaire connaîtra son épilogue cet après-midi après le verdict qui sera à coup sûr rendu par la commission nationale d'appel. Même si cette commission a mis beaucoup de temps pour étudier minutieusement ce dossier, sans doute le plus épineux de la saison, tout indique que sa lecture des règlements sportifs et du code disciplinaire sera tout autre que celle de la Ligue, et que la décision de cette dernière sera cassée et revue à la baisse. Car, il faut le dire, les infractions reprochées à Faouzi Benzarti et à Yassine Ben Ahmed, bien qu'elles soient condamnables sur tous les plans, n'entrent pas dans la nature de l'infraction indiquée dans le paragraphe 2, tableau E, article 44 du code disciplinaire de la FTF qui est «l'agression physique» laquelle justifie la sanction grave et extrême prononcée, mais plutôt dans les infractions mentionnées par le paragraphe 1 du même tableau E de ce même article 44 qui définit et détaille «l'attitude ou conduite inconvenante entraînant l'exclusion du banc de touche», en l'élargissant à des «propos grossiers, propos injurieux, propos blessants, attitude agressive, menace verbale et physique...» jusqu'au «geste ou comportement obscène, crachat, bousculade, tentative d'agression, blasphème, comportement raciste, régionaliste ou discriminatoire». Il est évident que les griefs à l'égard de Faouzi Benzarti et Yassine Ben Ahmed et les faits qui leur sont reprochés ne peuvent pas dépasser et ne peuvent pas être qualifiés au-delà du cadre du paragraphe 1 et les infractions majeures qui leur sont reprochées «comportement obscène, bousculade, tentative d'agression, propos injurieux et attitude agressive» ne sont passibles que de «deux matches d'interdiction de banc et une amende de 5.000 DT». Il n'y a pas eu d'agression physique caractérisée avec blessure même légère pour justifier une sanction sévère par rapport aux faits. Pourquoi la Ligue est-elle allée loin en première instance et pris des sanctions disproportionnées par rapport au contenu du tableau E de l'article 44? Elle a voulu sans doute frapper fort pour l'exemple et, dans cet élan et cette volonté d'éradiquer par des sanctions sévères même contraires aux règlements, ce genre de scène qui ne fait pas honneur à ses auteurs et qui ne fait qu'envenimer le paysage sportif, elle est allée au-delà de la lettre et de l'esprit des règlements. Pour la commission nationale d'appel, quels que soient les motifs invoqués et l'objectif que vise une sanction, il est hors de question de tolérer l'infraction aux textes, les erreurs dans la qualification, l'interprétation et l'appréciation de la faute objet de la sanction. Pour elle, le respect des textes est sacré même s'ils ne sont pas réellement adéquats aux actes. C'est pourquoi son verdict de cet après-midi aura tout l'air d'être différent de celui prononcé en premier lieu, et sera plus clément et surtout plus conforme à la réalité des faits et à une lecture sereine à froid et pas à chaud du Code disciplinaire.