L'Ugtt appelle le gouvernement à un audit des finances publiques et à la publication de son contenu L'Union générale tunisienne du travail (Ugtt) a exprimé, hier, son «rejet catégorique» de tout retard ou annulation visant les majorations salariales de 2017, appelant, à ce propos, le gouvernement à verser les majorations selon les tranches fixées et l'échéancier convenu. L'Ugtt estime que le non-respect des accords conclus «décrédibilise» les négociations, menace la paix sociale et constitue un «renoncement» à la déclaration de Carthage, lit-on dans un communiqué publié par l'Ugtt après avoir pris connaissance des propositions du gouvernement pour faire face à la crise des finances publiques et examiner le piètinement des négociations relatives à la majoration salariale du secteur privé au titre de l'année 2016 et 2017. S'agissant de la rupture des négociations liées à l'augmentation des salaires dans le secteur privé au titre de l'année 2016 et 2017, l'organisation syndicale appelle le gouvernement à endosser son rôle de «conciliateur» afin de poursuivre les négociations relatives à la majoration des salaires dans le secteur conformément à l'accord-cadre signé entre l'Ugtt et l'Union tunisienne de l'industrie, du commerce, et de l'artisanat (Utica). Pour l'Ugtt, le partage des charges selon les capacités et les moyens de chacun est «un principe essentiel» pour sortir de la crise. Les salariés accomplissent leur devoir envers l'Etat directement et ne peuvent pas supporter plus d'impôts face à la détérioration de leur pouvoir d'achat et des services sociaux proposés, ce qui les oblige à assumer des charges supplémentaires, peut-on lire dans le même communiqué. Il appelle, à cette occasion, à une justice fiscale s'appuyant sur l'équité et la dissuasion des contrevenants en tenant compte de la situation des contribuables à faible revenu et la protection du pouvoir d'achat des salariés. Evoquant le projet de loi de finances de 2017, en particulier les impôts sur le revenu, l'Ugtt juge que même si le projet prend en compte les catégories vulnérables, il crée en contrepartie des charges supplémentaires pour la classe moyenne et allège le fardeau qui pèse sur la catégorie fortunée. Tout en appelant le gouvernement à mettre en œuvre ses objectifs concernant l'évasion fiscale, l'Ugtt invite à un audit des finances publiques et à la publication des données telle que prévue dans la loi relative au droit d'accès à l'information, l'objectif étant de parvenir à réaliser la transparence et la participation. Rappelons que l'Ugtt a appelé, mardi, l'Utica à respecter l'accord relatif au lancement des négociations sur majorations salariales du secteur privé au titre des années 2016-2017 initialement prévues mars 2016. Par ailleurs, le chef du gouvernement Youssef Chahed a proposé, lors d'une interview accordée à la télévision, la semaine dernière, le report de l'augmentation des salaires pour l'année 2019, une décision rejetée en bloc par l'Ugtt qui juge ce report comme un «renoncement» aux accords conclus par le passé avec les syndicats.