Quarante-trois clubs sur quarante-trois ont réélu Benzarti et son équipe. Plus que les idées et les réalisations, les intérêts et la loyauté ont compté A entendre les lamentations des dirigeants des clubs pendant plus de trois ans, à les entendre critiquer vivement Ali Benzarti et ce qu'il a fait à la Ftbb et appeler au changement, on s'attendait à voir, cette fois, des élections au vrai sens du terme. Complètement faux, Ali Benzarti a accentué sa mainmise sur le basket tunisien avec un nouveau mandat acquis facilement (c'était attendu!) et un score qui en dit long sur le cours de ces élections. Les 43 clubs présents ont tous voté la liste de Benzarti, un score fleuve et quelque part triste. Il n'y a plus de seconde voie, des dirigeants qui ont le courage et les moyens d'affronter l'homme fort du basket tunisien et un autre (ou d'autres projets) pour développer le basket. Ce n'est pas la faute de Benzarti, il est là pour imposer son projet et ses méthodes et il n'a pas empêché les autres de passer par les urnes. Même s'il a maîtrisé les clubs d'une manière ou d'une autre, même s'il a imposé certaines règles de loyauté qui vont au-delà du sport, il a «réussi» à faire le vide autour de lui, et a profité pleinement de la passivité complice de la famille du basket tunisien. Ce qui est paradoxal, c'est que les problèmes du basket tunisien sont majeurs, en partant de la formation des jeunes dans les clubs, du staff technique national, jusqu'à l'effondrement du basket féminin, les résultas moyens des sélections des jeunes, le dossier de l'arbitrage, la DTN, les problèmes d'argent et d'infrastructure des clubs et surtout ceux spécialisés... Et face à ce cumul inquiétant de problèmes, les détracteurs du bureau fédéral ne font que bouger sur les réseaux sociaux. Quand il s'agissait de présenter une liste et de provoquer un changement, ils se sont évaporés dans la nature. Mieux encore, on vous assure qu'ils étaient nombreux à demander une place sur la liste de Benzarti, qui a dû prendre du temps pour «filtrer» les demandes. Aujourd'hui, Ali Benzarti et son équipe sont maîtres à bord pour un mandat de 4 ans où ils auront à gérer divers chantiers urgents. Le plus important sera surtout de donner le même intérêt accordé à la sélection A aux sélections des jeunes et aux féminines. Ce sera aussi une urgence d'aider les clubs spécialisés qui n'ont plus les moyens et l'infrastructure pour encadrer les jeunes qui veulent jouer au basket. C'est de trouver une solution au financement des clubs dont une bonne partie n'a plus le souffle pour suivre le CA, l'ESS, l'ESR et l'USM. C'est également de faire attention à notre sélection A qui est en train de baisser et d'entamer un nouveau cycle après le départ de Adel Tlatli. Le plus important est surtout de fuir cette approche unilatérale et cette gestion centralisée du bureau fédéral. Il faut que les membres fédéraux fassent parvenir leur voix et «obligent» le président à faire participer tout le monde aux décisions. Sauront-ils le faire? Il y a urgence. La construction d'un nouveau siège de la fédération et d'une salle pour la sélection sont des projets ambitieux, mais attention, il y a d'autres actions à court et moyen terme à faire. Nouvelles têtes... Le débat dans cette assemblée élective a touché maints sujets, mais comme d'habitude, ce sont les mêmes paroles qu'on oublie une fois les élections terminées. Pour le nouveau bureau fédéral, il y a des gens de qualité qui ont quitté comme Sabiha Ben Saïd ou Abdessatar Sahli. D'autres «fidèles» et dociles conservent leurs places, à l'image de Sofiène Jribi ou Lassaâd Bourguiba. De nouvelles têtes? Oui, surtout Jalel Tekaya qui, après le football et le sport pour tous, se lance en basket avec une expérience dans la gestion de l'événementiel et les académies sportives (a-t-il une connaissance des rouages du basket tunisien?). Il y a aussi Marouène Hammami et Mouna, Khriji, ex-joueuse internationale, qui apporteront un peu d'air frais à un bureau où les fonctions clés sont entre les mains des anciens membres.