Aux JCC, le prix portera, cette année, le nom de feue Néjiba Hamrouni. La Fédération africaine de la critique cinématographique (Facc) vient d'annoncer la création du prix de la critique africaine. A l'instar du prix de la critique internationale décerné dans plus de 60 festivals dans le monde par la Fipresci (Fédération internationale de la presse cinématographique), ce prix est destiné à faire partie du palmarès des festivals africains, et est décerné par un jury de critiques de cinéma du continent. Quelques festivals l'ont déjà adopté, comme le Festival du Cinéma Africain de Louxor en Egypte et le Festival du Film transsaharien de Zagora au Maroc, en attendant de réinstaller le prix au Fespaco où il a été lancé au début, comme nous le confirme le 1er vice-président de la Facc, le critique tunisien Mahrez Karoui. A l'occasion du cinquantenaire des Journées cinématographiques de Carthage (JCC), le prix de la critique africaine fait son entrée au festival. «Cela réhabilite la place des critiques africains, sans oublier que le fondateur des JCC était lui-même critique de cinéma», commente notre interlocuteur. Il nous révèle que le prix portera exceptionnellement cette année le nom de la journaliste et militante Néjiba Hamrouni, ex-présidente du syndicat des journalistes tunisiens et grande figure du militantisme pour la liberté de la presse. «C'est une façon pour la Facc et pour les JCC d'honorer la mémoire de cette grande dame. Et c'est un hommage de la Facc à la révolution tunisienne», déclare le 1er vice-président de la fédération. Le jury de critiques africains, composé de trois à sept membres selon le festival, est pris en charge par la manifestation d'accueil. La valeur du prix de la critique africaine est pour le moment morale et symbolique. «En fait, le prix existe au moins depuis 2013, où il a été décerné lors du Fespaco (Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou). Mais cette initiative n'a pas eu de suite. Le nouveau bureau exécutif de la Facc, élu à Marrakech en décembre 2015, a décidé de relancer ce prix dans plusieurs festivals africains et dans la diaspora», nous explique Mahrez Karoui. Les critiques de cinéma africains peuvent postuler pour être membres du jury à travers les associations de critique de cinéma de leurs pays affiliés à la Facc (la Facc en compte 33), ou individuellement dans les pays où il n'y a pas d'association. L'expansion du prix dépend des festivals de cinéma africains qui sont invités à l'adopter. «Après, il y a parfois des difficultés sur le plan administratif, pour les visas des membres du jury par exemple», remarque le 1er vice-président de la Facc. Un obstacle qui disparaîtra peut-être avec le passeport africain ?