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Situation économique et financière en Tunisie | De la résilence à la prospérité
Publié dans La Presse de Tunisie le 29 - 05 - 2024

Malgré les effets induits par la succession des chocs endogènes et exogènes et leur simultanéité, l'économie tunisienne continue à faire preuve d'une capacité de résilience avérée. C'est ainsi que le pays a réussi en 2023 à infléchir les pressions inflationnistes et à marquer un rebond modéré de sa croissance économique. Après les chocs monétaires engendrés particulièrement par la montée des pressions inflationnistes et la flambée des cours des produits énergétiques, l'économie mondiale a connu au cours de l'année 2023 un retour à la normale sur les marchés des produits de base et une atténuation marquée des tensions inflationnistes.
Avec l'environnement défavorable marqué, au niveau international, par l'accentuation des tensions géopolitiques et la poursuite du durcissement des conditions financières, la reprise de l'économie s'est ralentie en 2023 dans un contexte de sécheresse sévère, de conditions de financement strictes et d'un rythme de réformes peu soutenu.
Le dernier rapport de suivi de la situation économique en Tunisie élaboré par la Banque mondiale porte sur les récents développements économiques et les politiques économiques nationales. Il couvre la macroéconomie, la stabilité financière, le développement social…
Une reprise lente
Selon les indicateurs fournis par ce rapport, l'économie tunisienne en 2023 était encore en dessous de son niveau d'avant-Covid, marquant l'une des reprises les plus lentes de la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord. L'agriculture a été le principal frein à la croissance économique, avec un déclin de 11 %, alors que la sécheresse a contraint le gouvernement à introduire des restrictions à l'irrigation. Ce contexte met en évidence l'urgence pour la Tunisie de s'adapter au changement climatique.
Par ailleurs, la faiblesse de la demande intérieure et l'assainissement budgétaire semblent avoir contribué à aggraver les pertes liées à la sécheresse. En effet, le déclin des secteurs de la construction et du commerce semble avoir annulé une partie des gains réalisés sur les marchés d'exportation, en particulier dans le tourisme. Le ralentissement de la croissance— en particulier dans les secteurs à forte intensité de main-d'œuvre — s'est traduit par une hausse du chômage et une baisse du taux de participation au marché du travail.
Le ralentissement de la croissance amplifie les défis auxquels la Tunisie est confrontée pour couvrir ses besoins de financement extérieur, qui demeurent importants malgré une amélioration du solde de la balance courante.
Stimulé par l'évolution favorable des prix internationaux, le déficit commercial de la Tunisie s'est amélioré en 2023, passant à 10,8 % du PIB contre 17,5 % en 2022. Alors que sur la même période, le déficit énergétique s'est creusé malgré des prix plus favorables. L'amélioration du déficit commercial ainsi que le rebond des exportations touristiques ont réduit le déficit du compte courant (DCC) en 2023. Même si la baisse du DCC atténue la pression sur les besoins de financement extérieur, ceux-ci restent importants, notamment en raison de l'importance du service de la dette. «La Tunisie continue de dépendre des prêts souverains pour financer ses besoins extérieurs, car elle ne peut accéder aux marchés de capitaux internationaux, sachant que les investissements directs étrangers (IDE) et les flux de portefeuille demeurent limités. Ces entrées limitées de capitaux sont en cohérence avec le degré élevé de contrôle des sorties de capitaux, que le gouvernement prévoit actuellement de réviser».
La BM indique, par ailleurs, que face à la diminution des financements extérieurs, le gouvernement s'est tourné principalement vers le financement monétaire pour couvrir les besoins extérieurs, en utilisant les réserves de change de la Banque centrale.
Les pénuries de certains produits de base persistent
Alors que les conditions de financement extérieur restent serrées, les importations continuent d'être comprimées, en particulier pour les produits importés par des entreprises publiques de plus en plus endettées. Cette compression des importations, conjuguée à la baisse de la production agricole nationale, s'est traduite par des pénuries prolongées de certains produits de base, tels que la farine, les produits laitiers, le sucre, le riz et le café.
Pour ce qui est de l'inflation, elle s'est atténuée par rapport aux niveaux record du début 2023, mais elle demeure élevée, en particulier dans le secteur alimentaire, car la sécheresse et la compression des importations ont réduit l'offre sur les marchés alimentaires intérieurs. Les mesures gouvernementales visant à contenir les prix des produits alimentaires se sont concentrées sur la lutte contre la monopolisation et le renforcement du contrôle des prix, mais l'inflation des produits alimentaires reste élevée.
Le déficit budgétaire est resté stable en 2023 (6,7 % du PIB) suite à une augmentation des recettes fiscales plus modeste que prévu, entraînée par le ralentissement de la croissance économique et l'évolution modérée des dépenses publiques. Cette dernière est la résultante de la hausse des transferts et des paiements d'intérêts, mais est atténuée par une croissance relativement contenue de la masse salariale et par une stagnation des dépenses d'investissement. «Inverser la baisse des dépenses publiques d'investissement en réorientant les dépenses récurrentes moins productives reste essentiel pour relancer la croissance économique».
Rebond modéré
La BM prévoit un rebond modéré de la croissance en 2024–2026, mais les perspectives économiques restent incertaines. Après le ralentissement significatif de 2023, la banque prévoit un rebond modéré de l'économie avec un taux de croissance de 2,4 % en 2024 et de 2,3 % en 2025-26. « Ces prévisions de croissance sont soumises à des risques baissiers importants liés aux conditions de financement extérieur, à l'évolution de la sécheresse et au rythme des réformes budgétaires et pro-concurrentielles. Les finances publiques et l'équilibre extérieur de la Tunisie resteront précaires en l'absence de financement extérieur suffisant. Le financement des déficits nécessitera une augmentation significative du financement extérieur face au lourd calendrier de remboursement de la dette». Et, si le rythme de mise en œuvre des réformes et le niveau de financement sont suffisants, « nous prévoyons un maintien de la croissance à moyen terme ainsi qu'une certaine stabilisation des déséquilibres macroéconomiques et budgétaires».
Selon la BM, les réformes économiques devraient aider la Tunisie à réduire ses déficits courants et budgétaires, assouplissant ainsi les conditions de financement. Par ailleurs, la légère hausse de la croissance économique réelle devrait conduire à une baisse du taux de pauvreté en dessous des niveaux d'avant-Covid d'ici 2025. Ces perspectives à moyen terme sont toutefois conditionnées à la poursuite d'un rythme de réformes ambitieux, à un financement suffisant et à la stabilité des prix internationaux de l'énergie.


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