Election présidentielle : Le gouvernement appelle à une collaboration totale avec l'ISIE    Télévision tunisienne et SNIPE La Presse : Saïed nomme Chokri Ben Nessir et Saïd Ben Kraïem aux commandes    Tunisie – Deux minibus mis à la disposition des élèves des zones rurales de Kasserine    Tunisie – Saïed s'entretient avec le ministre de la culture irakien    Monastir: Arrestation d'un dealer qui vend de la drogue devant un collège    Monde: Hassan Nasrallah sort de son silence et adresse un message à Netanyahu    Liban : Les explosions laissent des milliers de blessés, ils vont pour la plupart perdre la vue    Olympique de Béja : Interdiction de recrutement levée    La Tunisie gagne cinq places au classement de la FIFA    25 mille supporters clubistes face à la JS Omrane    Des députés réitèrent l'appel de hâter l'examen du projet du nouveau code des changes    Tunisair suspend ses vols à destination et en provenance de Bamako    Le verdissement spectaculaire du Sahara après les fortes pluies, capté par la NASA    Intempéries : Les recommandations de la garde nationale    Monastir : Mandat d'arrêt contre l'agresseur d'un médecin résident    Signature de deux accords pour la production d'électricité à partir de l'énergie solaire    Dissolution des fédérations de lutte et de voile    Isie : les jugements contre Ayachi Zammel n'ont aucun effet sur sa course à la présidentielle    Un pays africain dans le TOP 10 des pays avec la plus grande main-d'oeuvre    Jaou Tunis 2024 : 7e édition sous le signe des Arts, résistances et reconstruction des futurs    Des pluies orageuses et localement intenses attendues cette nuit : appel à la vigilance    Ooredoo Tunisie partage avec les enfants de l'Association Kafel Elyatim les préparatifs de la rentrée scolaire    Les chiffres de l'Isie ne collent pas avec la démographie de la Tunisie    Sfax : Suspension des cours à cause des pluies    De nouvelles mesures pour simplifier la création des entreprises communautaires    Gat Assurances annonce des résultats au vert pour 2023 et propose un dividende de 3,05 dinars par action    APIA – « Siat 2024 » : Pour renforcer la transition technologique de l'agriculture tunisienne    SEM Wan Li, ambassadeur de la République populaire de Chine à la Radio Nationale : «L'hôpital de traitement des cancers à Gabès et la Cité médicale à Kairouan sont parmi les principaux projets de la coopération entre la Chine et la Tunisie»    Express    Canada : Réduction de 35 % des permis pour les étudiants étrangers    EST- Clôture demain du mercato Benayad et Zaddem : départ imminent !    Point de vue | Assemblées sur mesure !    Pourquoi | Anticiper, toujours anticiper    CAB – Sami Gafsi, retour au bercail : Pour un rebond    Compétitions officielles des JCC 2024 : Prolongation des délais d'inscription des films candidats    Retour sur le film «Excursion» de Una Gunjak : Attendrissant !    « Kamikaze », court métrage de Hassen Marzougui : Incursion dans le gore    Projection – Débat au Cinémadart de Carthage : Une réflexion sur l'identité et l'exil    Mansri : le plafond des dépenses de campagne a été fixé sur la base de la moyenne observée en 2019    Le secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Agriculture en visite à Béja    Secousse tellurique au nord-est d'Ouardanine    Adoption historique d'un vote à l'ONU exigeant la fin de l'occupation israélienne en Palestine    L'ONU exige la fin de l'occupation de la Palestine par Israël dans les douze prochains mois    Mare Nostrum Voice Festival : un événement unique avec 25 artistes et hommage à Yasser Jradi à Paris    Monde: Après Taylor Swift, Billie Eilish et son frère soutiennent Kamala Harris    Tout savoir sur les Pagers piégés au Liban    Secousse tellurique au gouvernorat de Siliana    Emily in Paris de retour pour une saison 5    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Le système éducatif en proie à la violence : Les violences en milieu scolaire créent un profond malaise
Publié dans La Presse de Tunisie le 18 - 05 - 2024

Le ministère de l'Education enregistre chaque année entre 13.000 et 21.000 cas de violence dans les établissements scolaires, en particulier dans les collèges et les lycées © M.E

Le système éducatif national, autrefois perçu comme un modèle dans le monde arabe et en Afrique, est aujourd'hui en butte à une escalade inquiétante de la violence. Les incidents se multiplient, impliquant élèves, enseignants et personnels administratifs, et révèlent un malaise profond au sein des établissements scolaires. Cette situation alarmante appelle à une réflexion urgente sur les causes sous-jacentes et les solutions nécessaires pour rétablir un climat serein et propice à l'apprentissage.
La violence gangrène nos établissements éducatifs. C'est le constat que fait tout le monde, enseignants, parents, élèves et responsables. Pas une semaine ne passe sans que l'on entende parler d'un cas d'agression et de violence au sein de ces établissements ou à leurs portes. Il y a quelques jours, un élève a été poignardé dans un collège de Sfax, laissant ses camarades sous le choc. Le 18 avril dernier à Kairouan, un élève de 15 ans inscrit en 9e année de l'enseignement de base a poignardé un professeur dans un collège. L'enseignant a été gravement blessé. Un dispositif sécuritaire a été renforcé dans cet établissement et l'élève a été arrêté. Avant, une parente a agressé verbalement et physiquement une enseignante en plein cours. La scène a été filmée, créant un tollé sur les réseaux sociaux. Rien qu'en citant ces récents incidents, on s'aperçoit que le système éducatif est en proie à la violence et que toutes les lignes rouges ont été franchies.
Comment expliquer l'amplification de la violence dans ces établissements ? Quelles politiques ont été mises en place par le gouvernement pour lutter contre la violence scolaire, et quelle en est l'efficacité ? Les infrastructures scolaires actuelles sont-elles adéquates pour assurer un environnement d'apprentissage sûr et sécurisé ? Comment les dynamiques familiales et les pratiques éducatives à la maison contribuent-elles à la violence scolaire ? Quel rôle jouent les réseaux sociaux et les nouvelles technologies dans la propagation de la violence parmi les élèves en milieu scolaire ? Tant de questions qui se posent, alors que la Tunisie s'est lancée dans une grande réforme de son système éducatif à l'issue d'une consultation nationale.
Les bouleversements sociopolitiques postrévolutionnaires ont généré une période d'instabilité
Pour les observateurs de la scène nationale, les bouleversements sociopolitiques postrévolutionnaires ont généré une période d'instabilité qui a affecté les institutions, y compris les écoles. L'absence de structures stables et les changements fréquents d'approches éducatives ont, en effet, contribué à créer un climat d'incertitude et de désordre dans les établissements scolaires. Pour d'autres, la surpopulation au sein des classes et le manque d'infrastructures adéquates créent un environnement propice à la violence. Les écoles mal équipées et insécurisées et les espaces pour les activités récréatives insuffisants augmentent les tensions parmi les élèves. De même, les dynamiques familiales dysfonctionnelles, telles que la violence domestique, peuvent se répercuter sur le comportement des enfants et adolescents à l'école. Une communication insuffisante entre l'école et la famille, ainsi qu'un manque de soutien institutionnel peuvent aggraver ces problèmes. Cependant, les explications les plus fréquentes renvoient à l'état même de la société tunisienne, dans la mesure où ce phénomène reflète exactement la violence qui sévit dans la rue, dans les foyers et en milieu professionnel.
Pas de stratégies
Pour analyser la flambée de violence en milieu scolaire, Ridha Zahrouni, président de l'Association tunisienne des parents d'élèves, évoque un effondrement du système éducatif qui résulte de l'absence de politiques publiques et de stratégies. Selon lui, son association a déjà envoyé plusieurs correspondances au ministère de l'Education, mettant en garde contre ce phénomène au sein des établissements scolaires. «Il n'y a pas eu de retour. Il semble qu'on n'est pas conscient de la gravité de la situation du côté des décideurs. Il n'y a pas de stratégie de lutte contre la violence», a-t-il ajouté, dénonçant le manque d'approche participative dans le traitement de ce fléau.
Interrogé par La Presse sur les causes de ce phénomène, il considère que la notion d'éducation en elle-même a changé aux yeux de la nouvelle génération, et que l'école n'est plus perçue comme un espace éducatif sacré, du fait que les nouvelles générations vivent conformément a des règles et des principes différents de ceux des générations passées. «Il ne s'agit plus de l'approche basée sur la peur telle qu'on l'a vécue. Nos enfants sont face à un nouveau contenu culturel et une nouvelle conception des normes sociales», a-t-il expliqué.
Toujours selon ses propos, ces formes de violence dans et autour des établissements éducatifs incluent également le décrochage scolaire qui frappe de plein fouet le système éducatif. Il a rappelé que près de 100.000 élèves abandonnent, chaque année, l'école.
Des chiffres alarmants
Les données délivrées par le département des études, de la planification et des systèmes d'information au ministère de l'Education confirment que le phénomène de la violence en milieu éducatif est devenu très grave. Elles montrent que le ministère de l'Education enregistre chaque année entre 13 000 et 21.000 cas de violence dans les établissements éducatifs, en particulier dans les collèges et les lycées.
Les témoignages recueillis auprès de nombreux enseignants sont unanimes à cet égard. Le comportement des élèves a changé et leur inclinaton pour la violence a augmenté. On nous explique que «les écoles sont témoins de cas de violence et de bagarres quotidiennes entre les élèves. Les parents ne répondent pas à la majorité des plaintes déposées par le personnel éducatif et tiennent les enseignants pour responsables du mauvais comportement des élèves».
Enfin, pour aborder l'amplification de la violence dans les établissements éducatifs en Tunisie, il est essentiel de mettre en œuvre des solutions multidimensionnelles qui prennent en compte les divers facteurs contribuant à ce problème. Il est donc primordial de créer des espaces sécurisés pour les activités récréatives et sportives, favorisant des interactions positives entre les élèves.
Intégrer des services de conseil et de soutien psychologique dans les écoles pour aider les élèves à gérer le stress, les traumatismes et les problèmes comportementaux s'avère également important.
De même, pour les enseignants, il est important de mettre en place une politique de tolérance zéro envers la violence, tout en faisant en sorte que les mesures disciplinaires soient équitables et non discriminatoires.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.