Considéré par ses collègues comme un « martyr du savoir », le Dr Ghanmi, froidement remercié par le ministère de l'Enseignement supérieur, après huit ans de service, est mort suite à de graves brûlures. Funérailles symboliques aujourd'hui, à partir de 10h00 devant le ministère de l'Enseignement supérieur pour le Dr Imed Ghanmi, enseignant universitaire dont le contrat n'a pas été renouvelé, décédé tout récemment suite à de graves brûlures survenues trois jours avant dans des circonstances non encore élucidées. Une énième occasion pour les près de deux mille cinq cents enseignants contractuels froidement remerciés par ledit ministère en septembre dernier après de longues années de justes et valeureux services malgré leur statut précaire. Considéré par ses collègues comme un « martyr du savoir », le Dr Ghanmi, 43 ans et père de trois enfants qui se préparait à soutenir sa thèse de doctorat en mathématiques, a été d'abord parmi lesdites victimes de la décision du ministère qui les employait de ne plus renouveler leur contrat. Ayant mal accepté cette humiliation, surtout après huit années de dur labeur, resté sans ressources, il avait pourtant essayé de se débrouiller tant bien que mal afin de subvenir aux besoins de sa famille, en se recyclant dans le petit commerce. Il avait cependant menacé en février de mettre fin à ses jours si le gouvernement ne prenait aucune décision afin de sauver de la misère cette bonne partie de notre élite scientifique. Il a été arrêté la veille de l'Aïd à El Hancha près de Sfax par des agents de la Garde nationale alors qu'il transportait sur son vélomoteur des jouets pour enfants et une quantité de paquets de cigarettes. Dans le poste où il était retenu, le 5 juillet, il a été victime de graves brûlures. Transporté dans le coma au CHU Habib-Bourguiba de Sfax, il rend l'âme le 8 juillet, vers 11h00. L'affaire est en cours afin de déterminer les faits et cerner les responsabilités de chaque partie dans ce drame. C'est donc profondément choqués et indignés que ses collègues se rassembleront aujourd'hui devant le ministère de l'Enseignement supérieur à Tunis, afin de s'élever encore une fois devant l'injustice qu'ils subissent depuis de longues années et même après la révolution.