Les projets des réformes programmées (du marché commun notamment et autres réaménagements juridictionnels communautaires) risquent d'être stoppés net face à cette onde de choc qui a frappé de plein fouet aussi bien l'Europe que le reste du monde. Avec le vote pour la sortie du Royaume-Uni (RU) de l'Union européenne (UE), tout ou presque a été dit sur les retombées de cette nouvelle donne pour la puissance économique mondiale, pour sa monnaie ainsi que pour l'économie britannique : baisse du PIB, effacement des privilèges (subventions, échanges commerciaux et autres privilèges et atouts qui dopaient sa croissance économique), possible départ de nombre d'institutions financières notoires, atténuation du poids de la City en tant que centre important de la finance et des échanges mondiaux, baisse drastique de l'emploi, rétablissement des barrières douanières et tarifaires et des visas, durcissement des conditions de financement, baisse des IDE, décroissance du capital-confiance, isolement du RU et bien d'autres incidences fâcheuses pour les Britanniques, l'Union européenne et même pour la croissance mondiale. D'ailleurs, au vu des résultats c'est plus qu'une victoire, c'est d'un triomphe qu'il s'agit, ce qui souligne l'étendue de la fracture qui semble se dessiner entre gouvernés et gouvernants sur la question européenne et à l'image des fissures qui commencent à apparaître sur le toit de cet édifice européen qui pèse plus de cinq cents millions d'habitants et qui est considéré comme l'un des leaders des puissances économiques mondiales. Mais en filigrane de cet accord populaire britannique pour la sortie de l'Europe après 43 ans de politique commune, s'érige la recrudescence de la flamme nationaliste et la montée des partis d'extrême droite férus de l'anti-UE, revendiquant la restauration de la souveraineté économique et financière nationale et farouchement opposés aux politiques d'immigration et aux droits et à l'intégration des immigrés,... Donc, cette frange toutes nationalités confondues (particulièrement celle arabo-musulmane), sait à quoi s'attendre dorénavant de la part de nombre d'Etats européens, durant les années à venir. Cette tendance de sortie de l'U.E, qui commence à se dessiner et qui risque de s'accentuer à l'avenir, en amène dans son sillage une autre non moins périlleuse et dramatique à la fois. Le «leave» bat le «in» Il s'agit des menaces de désintégration qui pèsent désormais sur l'Union européenne. Les projets des réformes programmées (du marché commun notamment et autres réaménagements juridictionnels communautaires) risquent d'être stoppés net face à cette onde de choc qui a frappé de plein fouet aussi bien l'Europe que le reste du monde. Le modèle économico-social européen semble avoir atteint ses limites, surtout lorsque les appels se multiplient pour une remise en cause du traité européen. D'ailleurs, les désirs réprimés depuis un certain temps en Grèce, en Espagne, en Irlande du Nord ou au Portugal qui paient déjà un lourd tribut pour respecter et s'aligner sur les normes draconiennes européennes, illustrent bien une certaine résistance sociale montante contre l'Europe. D'ailleurs, dans la foulée du Brexit, les adeptes de M. Le Pen donnent déjà de la voix pour réclamer également un référendum sur la question en France. Tout laisse à penser que durant les années à venir, avec le marasme et l'imbroglio de la dette publique, un nivellement par le haut sera nécessaire pour la viabilité de l'Union européenne qui se verrait limitée aux pays qui disposent d'une économie assez forte ou qui préservent un potentiel de ressources important. Les effets d'entraînement ou les risques de contagion du Brexit ne font que commencer. Pour l'heure, l'UE se retrouve à la croisée des chemins. Une nouvelle page vient de s'ouvrir avec ce divorce qui la fait avancer en rangs dispersés. L'économie européenne ainsi que celle mondiale n'avaient pas besoin de cela. Après la crise financière majeure de 2008 dont les séquelles sont toujours d'actualité, vient s'ajouter le Brexit qui, mis à part ses incidences financières difficilement cernables actuellement, pénalisera certainement la croissance économique mondiale déjà en mal de ressorts. Sombres perspectives en somme dans un monde plus que jamais incertain.