Les prévisions tablent sur un pic de 3.900 mégawatts, durant l'été 2016, par rapport à 3.600 à l'été 2015. Une campagne d'information sera, ainsi, lancée pour sensibiliser à la rationalisation de la consommation électrique. Faire face à la demande croissante en électricité est devenue, depuis des années, un souci majeur pour la Société tunisienne de l'électricité et du gaz (Steg). Pour la saison estivale 2016, ses prévisions tablent sur un pic de consommation de 3.900 mégawatts contre 3.600 en 2015. A noter qu'un premier pic a été déjà enregistré, le 16 juin 2016, de 2.970 mégawatts, suite à la dernière vague de chaleur. «Nous nous sommes préparés pour affronter les pics de consommation, sur le plan technique et la maintenance. Nous avons aussi installé deux nouvelles turbines à gaz à Bouchemma d'une capacité de 240 mégawatts pour renforcer le dispositif actuel», affirme Ameur Bechir, président-directeur général de la Steg, au cours de la conférence de presse organisée, le 24 juin 2016 au centre national du dispatching à Radès. Contrôle La conférence s'est voulue être une composante de l'effort de sensibilisation à la consommation électrique, qui sera formulée par des campagnes d'information sur l'utilisation des appareils électroménagers et de la climatisation. Cette dernière représente à elle seule un tiers de la consommation. Question de rationalisation Il est à noter que le centre national de dispatching est une sorte de centrale de contrôle de la production et de la demande en électricité. Il intervient aussi dans la gestion des pics de consommation. Expliquant le cas du délestage électrique, Habib Kamel Ben Jemaâ, directeur pilotage du système électrique, a précisé qu'il n'y a pas de délestage programmé et que les pics de consommation imposent parfois des coupures pour réguler la demande. Ces coupures se font selon un tableau identifié d'avance et couvrent toutes les régions à l'exception de établissements stratégiques comme les casernes militaires, les hôpitaux, les installations hydrauliques. Le P-dg de la Steg a expliqué que le délestage se fait automatiquement par le système en cas de dépassement de la capacité. Il ajoute que les prévisions d'un pic de 3.900 mégawatts — sur la base de 40 degrés de température — peut faire une pression sur la production qui sera presque équivalente à la demande. D'ailleurs, M. Ben Jemaâ indique que la Steg a des réserves de 60 mégawatts qui peuvent être utilisés pour couvrir le surplus de la demande. D'où l'intérêt de la campagne de sensibilisation qui vise à rationnaliser la consommation et à adopter une meilleure conscience citoyenne. Concernant les impayés, M. Béchir a affirmé qu'ils ont atteint 940 millions de dinars, ajoutant qu'un conseil ministériel y sera consacré pour trouver des solutions à cette problématique. Pour un chiffre d'affaires de 4 millions de dinars, les impayés de la Steg représentent 25%. 460 millions de dinars de ces impayés proviennent des ménages, soit 60% du total. «La Steg ne maîtrise pas ses intrants. C'est l'Etat qui fixe les tarifs d'électricité alors que le gaz est géré par le marché», lance M. Bechir.