Les lutteurs et lutteuses tunisiens ont le droit, mais aussi le devoir, de se lancer sur les traces des grands champions. Ils se rapprochent à pas sûrs de ceux qui ont tenu le haut du pavé de la lutte tunisienne. Ce qu'il y a de beau dans un sport comme la lutte, c'est que les athlètes sont capables, une fois lancés sur la bonne voie, d'aller au-delà de ce qui est permis. Il y a des combats et des performances qui sont, et qui resteront toujours, une belle leçon d'abnégation et de don de soi. Un repaire de volonté et d'ambition. Autant dire que les lutteurs tunisiens ont aujourd'hui une profonde conscience de cette réalité. A travers ce qu'ils ne cessent de laisser entrevoir, ils incarnent cette aptitude qui les rend toujours prêts à affronter les challenges. Ils ne cessent d'aller de l'avant tout en assignant chaque fois un condensé de fraîcheur et de rigueur, qui fait à la fois leur force et leur épanouissement. Le devoir de performance, les exigences du haut niveau, tout cela fait avancer et fait gagner. Les médailles remportées haut la main lors du dernier championnat d'Afrique, qui s'est tenu en Alexandrie en Egypte, font état aussi d'une belle reconversion dans une sorte de mécanique de précision au sein de la fédération, et où tous les rouages fonctionnent parfaitement en même temps. Si les sélections tunisiennes dégagent aujourd'hui un pareil enthousiasme pour les titres et pour les médailles, c'est essentiellement parce qu'il y a une équipe derrière les équipes. Parce que l'actuelle équipe dirigeante, conduite par le président de la fédération, Rhouma Ferjani, ne se contente pas seulement d'assurer les meilleures conditions de travail et de préparation, lesquelles s'inscrivent du reste dans le quotidien de la fédération et des différentes sélections. Mais cela est également visible dans une stratégie et un projet sportifs. Si l'on doit retenir quelque chose de spécial dans la lutte tunisienne et dans les entourages impliqués de près ou de loin, ça sera l'esprit qui y règne. Rhouma Ferjani a remis l'apport de la fédération au centre des débats, prouvant qu'elle peut avoir une part capitale dans les résultats des lutteurs. Il aura ainsi remis un peu de grandeur à l'instance fédérale. Dans les moments difficiles et face aux accusations lancées à tort, il ne s'est pas caché derrière les justifications, il n'a pas aussi polémiqué sur les critiques dont faisait l'objet la fédération. En somme, il a le mérite d'avoir. Un mérite partagé Il faut dire qu'à chaque fois, l'on ne manque pas de relever l'œuvre des athlètes, du staff technique et des responsables de la fédération. Aujourd'hui, les lutteurs tunisiens ont le droit, mais aussi le devoir, de se lancer sur les traces des grands champions. Ils se rapprochent à pas sûr de ceux qui ont tenu le haut du pavé de la lutte tunisienne. Et pourquoi pas faire partie de la brigade d'exception. Cela leur avait permis de remporter cinq médailles d'or, œuvre de Chedly Mathlouthi (61 kg), Maher Ghanmi (70 kg) et Mohamed Saâdaoui (86 kg) en lutte libre, ainsi que Marwa Ameri (58 kg) et Hala Rabani (60 kg) en lutte féminine. La moisson tunisienne comporte également cinq médailles d'argent remportées notamment par Slim Trabelsi (125 kg) en lutte libre, Mohamed Skander Missaoui (85 kg) et Radhouen Chebbi (130 kg) en lutte gréco-romaine, et enfin Rym Ayari (55 kg) et Rihem Ayari (69 kg) en lutte féminine. Pour leur part, Slimane Nasr (66 kg) en lutte gréco-romaine, ainsi que Marwa Mezyane (53 kg) et Cyrine Issaoui (63 kg) en lutte féminine, ont également offert à la Tunisie trois médailles de bronze. Les lutteurs tunisiens ne manquent pas à chaque fois de mesurer le chemin qu'il leur reste à faire. Il ne suffit pas, justement, de gagner, mais également de persévérer sur la même voie et avec le même élan. Nous osons dire aujourd'hui qu'après cette consécration, le plus dur commence pour les lutteurs tunisiens. A ce niveau et à ce rythme d'évolution, c'est une nouvelle ère d'exploit et de triomphe qui s'ouvre. Mais c'est aussi un nouveau monde où l'on reconnaît que les lutteurs sont parvenus à resserrer leurs rangs et à ne plus mettre de la distance entre leurs ambitions et le registre dans lequel ils sont censé évoluer. Quelque chose nous dit qu'ils sont capables aujourd'hui de dégager une plus grande tonalité. Lorsque le talent se double d'efficacité, la palette devient encore plus large. Cela ne manque pas aussi de rappeler une vérité : aussi bien que les corps, ce sont les esprits qui ont marqué encore une fois les exploits tunisiens...