La saison agricole 2015-2016 s'annonce difficile à cause d'un déficit pluviométrique. Les agriculteurs ont bénéficié de tous les intrants leur permettant d'entamer la saison dans des conditions normales et d'améliorer le rendement des terres Les apports totaux des barrages depuis le début de la saison agricole ont été de l'ordre de 250 millions de m3, ce qui porte les quantités stockées, au 11 janvier, à 1.116 millions de m3. C'est ce qu'a déclaré, hier, M. Saâd Seddik, ministre de l'Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, lors d'un point de presse tenu au siège de son département. Au cours de la saison automnale, les quantités de pluie qui sont tombées sur toutes les régions ont été satisfaisantes. Toutefois, ces quantités ont été faibles durant le mois de décembre 2015, ce qui peut avoir des conséquences négatives sur la saison agricole, surtout si ce manque pluviométrique persiste au cours des jours à venir. La saison agricole pourrait être difficile. D'après les chiffres disponibles, le manque de pluie au cours de la période qui s'est étalée de septembre à décembre 2015 a été de l'ordre de 18%. La répartition des quantités de pluie diffère d'une région à une autre. A titre d'exemple, le taux de pluie enregistré a été de 72% au Nord-Ouest par rapport à la moyenne durant la période septembre-décembre, contre 81% pour le Nord-Est, 81% aussi pour le Centre-Ouest, 63% pour le Centre-Est, 24% pour le Sud-Ouest, 129% (plus que la moyenne) pour le Sud-Est et 82% pour tout le pays. Céréales : des semences sélectionnées Pour ce qui est de la campagne céréalière, le ministre a indiqué que les emblavures ont concerné, au 8 janvier 2015, une superficie de 1,2 million d'hectares. Les agriculteurs se sont approvisionnés de 240 mille quintaux de semences sélectionnées. L'approvisionnement en semences ordinaires a été de 39 mille quintaux pour l'orge et de 9 mille quintaux pour le blé. Les intrants comme les engrais chimiques ont été également mis à la disposition des agriculteurs. Durant la campagne 2015/2016, on a fourni 97 mille tonnes d'ammonitre sur 200 mille tonnes programmées, 23,2 mille tonnes de TSP sur 25 mille tonnes et 73,5 mille tonnes de DAP sur un total prévu de 80 mille tonnes. S'agissant de la campagne des olives 2015-2016, les prévisions tablent sur la production de 150 mille tonnes d'huile d'olive. A noter que la moyenne de production au cours des dix dernières campagnes a été de l'ordre de 185 mille tonnes. L'objectif de production fixé pour 2020 est une moyenne de 230 mille tonnes dont 100 mille tonnes provenant des oliveraies irriguées, soit un taux de 40%. Du 1er novembre au 31 décembre 2015, on a pu exporter 15 mille tonnes d'huile d'olive contre 27 mille tonnes à la même période de 2014. Problème d'abondance La balance commerciale alimentaire au cours de 2015 a, en tout cas, enregistré des résultats positifs qui se sont traduits par une augmentation des exportations de 78% avec une valeur des exportations de 3647 MD et une valeur des importations de 3748 MD. Le taux de couverture des importations par les exportations a été de près de 98% contre 60% au cours de 2004. La balance commerciale alimentaire s'est rapprochée de l'équilibre l'année dernière, alors qu'en 2014 le déficit était de 1380,5 MD. Les problèmes constatés au cours de l'actuelle saison agricole, selon M. Seddik, se caractérisent par une abondance de la production, une difficulté de la commercialisation et un développement des quantités stockées. Plusieurs filière sont touchées par ces difficultés comme celles des volailles et des œufs, du lait, des viandes rouges, des dattes, des tomates et des pommes de terre. De nouvelles dispositions ont été prises au profit des pommes de terre de fin de saison. Le Groupement interprofessionnel a été chargé de constituer un stock régulateur de 10 mille tonnes réparties entre 5 mille tonnes d'achat direct et 5 mille tonnes dans le cadre d'une convention de stockage et de distribution à signer entre le Groupement et les privés. Il a été décidé, de même, de pratiquer un prix de 450 dinars la tonne et une prime de stockage de 90 dinars la tonne. Avantages aux petits pêcheurs Par ailleurs, le budget de développement de 2015 a alloué des fonds d'engagemment dont 846,6 MD ont été utilisés contre 795,2 MD inscrits dans la loi de finances complémentaire de 2015. Les fonds de dépense ont atteint, quant à eux, 706,2 MD contre 578,4 MD dans la loi de finances complémentaire. Le rythme de réalisation des projets agricoles a été accéléré au cours de l'année dernière à la faveur de la résolution des problèmes au niveau régional. Le budget de 2016 a prévu 1996.7 MD en tant que fonds d'engagement dont 1875 MD (94% du total) sont consacrés aux régions. Les fonds de dépense ont atteint les 647.7 MD, en augmentation de 12%. Le programme de préservation des ressources hydriques accapare 70 % du budget d'engagement et 34% du budget de dépense. Aussi, la composante eau potable bénéficie de 42% du budget du ministère et de 69% du programme consacré à l'eau. Plusieurs dispositions ont été prises dans le cadre de la loi de finances 2016 comme, à titre d'exemple, la mise à la disposition des secteurs prioritaires des aides et des subventions, et ce, pour protéger les ressources naturelles. Il s'agit aussi de soutenir les promoteurs opérant dans ces secteurs en vue de développer leurs capacités, tout en améliorant leur niveau de vie. A travers cet appui, l'Etat cherche aussi à renforcer le rendement économique de certains secteurs. Dans le secteur de la pêche et suite à un Conseil ministériel en date du 12 novembre 2015, il a été décidé d'aider les pêcheurs à acquérir du matériel. La prime à l'investissement a augmenté pour atteindre 45% au profit des petits pêcheurs. Les bénéficiaires sont au nombre de 9 mille unités de pêche côtière, soit l'équivalent de 30 mille pêcheurs. La période de réalisation de ce projet est de 3 ans.