Cette année, les consommateurs tunisiens peuvent bien profiter des dattes. Elles sont succulentes et leur prix plus ou moins accessible. La raison principale est que la filière connaît des problèmes au niveau de l'exportation, notamment à Tozeur et Kébili, grands producteurs de dattes. Selon l'Union régionale des exportateurs, «le taux de vente des dattes non cueillies jusqu'au 22 du mois courant est de 65% dans les nouvelles oasis et 35% dans les anciennes oasis». Selon la même source, «les faibles ventes peuvent provoquer une baisse de la qualité des dattes, étant donné que ce fruit ne supporte pas un taux d'humidité élevé». La Libye, nouveau marché potentiel Le secteur des dattes en Tunisie occupe le troisième rang dans les exportations des produits agricoles après l'huile d'olive et les produits de la mer. La production des dattes, en Tunisie, a évolué, en 2014, de 11% par rapport à 2013, soit 223 mille tonnes. La Tunisie, premier exportateur de Deglet nour, une des meilleures variétés de datte, exporte, annuellement, une moyenne de plus de 30 mille tonnes dont 15.000 sur le seul marché européen. La France est le premier client de la Tunisie, suivi de l'Italie, des Etats-Unis, de l'Allemagne, de la Belgique et des pays du Golfe.Afin de diversifier les marchés et les quantités de dattes en stock, le ministère de l'Agriculture vient de lancer l'opération d'exportation des dattes vers le marché libyen, en œuvrant à simplifier les procédures administratives dans ce sens et de faciliter le financement de la campagne, à travers l'implication de la Cotunace. Recours au stockage Par ailleurs, le groupement interprofessionnel des fruits devrait intervenir pour aider les producteurs à mettre à exécution le programme de stockage d'environ 4 mille tonnes de dattes. Le groupement prendra en charge une partie du coût de stockage. Il a été décidé que les prix de référence des dattes convenus le 7 octobre 2015 soient respectés. Les prix de référence minimums des dattes ont été fixés pour cette saison à 2,2 dinars/kg pour la variété «Deglet Nour régime» et à 1,8 dinar/kg pour la variété de «Deglet nour vrac». Les agriculteurs des régions de Kébili et de Tozeur, qui constituent les maillons faibles du secteur, avaient manifesté, début du mois d'octobre, pour protester contre ce qu'ils avaient qualifié d' « entente » entre les exportateurs de dattes pour forcer la baisse des prix chez le producteur. Faciliter les conditions d'exportation vers le marché libyen était l'une des principales revendications des agriculteurs de la région. L'Afrique subsaharienne pourrait devenir un marché potentiel intéressant pour l'écoulement de la production de dattes et permettrait de ne plus se suffire du marché traditionnel européen.