L'équipe a intelligemment surmonté sa période de crise Dans une zone de turbulence, il y a quelques mois, le Club Sportif Sfaxien a intelligemment dépassé sa crise. Comme le Stade Tunisien, aujourd'hui, la bataille à la présidence du club faisait rage au CSS. Mais contrairement au club du Bardo, la crise intestine ne s'est pas répercutée sur les résultats de l'équipe senior du CSS. Aujourd'hui, le constat est plus que satisfaisant. Avec 12 points au compteur récoltés en quatre matches et autant de victoires, l'équipe de Chiheb Ellili caracole en tête du classement. Personne n'aurait parié sur cette métamorphose du onze sfaxien. Pourtant, l'équipe a perdu son ossature durant l'intersaison. Pas moins de 9 joueurs ont quitté le club et pas des moindres. Ce sont Ndong, Kouyaté, Louati, Boulaâbi, Ben Youssef, Khénissi, Sassi, Youssufu, et dernièrement Chellouf. Excusez du peu. Une autre équipe qui aurait perdu son ossature aurait coulé à pic. L'expérience du Portugais Paulo Duarte n'a pas trop duré. Le coach n'a pas fait long feu et a subi les échecs au niveau continental avec une amère élimination en coupe de la Confédération africaine. Duarte parti, Chiheb Ellili a, contre toute attente, débarqué au club. Le mérite d'Ellili jusqu'à présent est d'avoir réussi là où son prédécesseur a échoué. Pas de folie dépensière Comment expliquer qu'avec pratiquement les mêmes joueurs, le CSS s'est subitement métamorphosé. Les responsables ont compris qu'on peut bâtir une bonne équipe sans folie dépensière. La preuve est qu'un des derniers recrutements aurait coûté une somme dérisoire. Nous voulons parler du Sénégalais Fallou Niang. Deux autres joueurs africains ont débarqué, le Nigérian Junior Ajayi et le Tchadien Ezechiel Ndouassel. Ce trio fait aujourd'hui le bonheur du CSS aux côtés des trois cadres restés fidèles à leurs couleurs et qui ont prolongé leur bail, en l'occurrence Ali Maâloul, Rami Jéridi et Mohamed Ali Mansar. La réussite est une accumulation de faits. Un des maillons principaux est la communication entre l'entraîneur et les joueurs. A ce niveau, chapeau bas à Chiheb Ellili. Il a su rapidement redresser la barre. Pourtant, au CAB qu'il a quitté sans crier gare, les choses n'ont pas fonctionné comme au CSS, aujourd'hui. Il n'y a certes pas de recette miracle. A Sfax, Ellili est dans son élément et c'est tant mieux. Autre source de la réussite sfaxienne, c'est sans doute l'art de savoir recruter les joueurs africains. Le cas du Tchadien Ezechiel est frappant. Voilà un joueur qui a roulé sa bosse en Algérie, puis au Club Africain avant de mettre le cap sur la Russie et la France dans un second temps avant de retourner dans notre pays et opter pour le CSS. Il est devenu en un temps record une pièce maîtresse de l'équipe, sinon le repère numéro un en attaque. C'est bien lui qui a débloqué la situation face au Stade Gabésien, au CAB à Bizerte et dernièrement contre le Stade Tunisien au Zouiten. Chiheb Ellili est un entraîneur heureux, cela va de soi. Et du coup, la tension s'est apaisée au club. Les supporters récalcitrants forment désormais l'union sacrée autour de leur équipe. Comme les temps ont changé !