Par Mohamed Taoufik AYACHI Chers gouvernants, Vous n'êtes pas sans savoir que partout dans le monde, le drapeau est l'emblème national du pays. Il requiert salut des militaires, respect des citoyens et ne doit souffrir d'aucune atteinte. Or, par les temps qui courent, hélas, cela ne semble plus aussi évident qu'on le pense, puisque, sûrement, à pied ou au volant de votre voiture, plus d'une fois, vous avez vu, d'un œil indifférent, le drapeau tunisien, sur les toits des bâtiments publics, flotter dans un piteux état, effiloché et même déchiré. C'est honteux ! C'est révoltant ! C'est même exaspérant ! A-t-on vu chose pareille dans d'autres pays ? Comment et pourquoi en est-on arrivé à cet état d'indifférence et d'indolence à l'égard de ce que nous avons de plus cher et pour lequel beaucoup se sont sacrifiés ? C'est un outrage et une offense à la dignité de l'identité tunisienne. A différentes étapes de la vie, ne nous a-t-on pas enraciné dans l'esprit la sacralité du drapeau ? A-t-on oublié qu'il est le cristallisateur de la sacralité républicaine ? Certes, le drapeau est un objet matériel en tissu et un moyen de pavoisement pendant les fêtes nationales, mais, au-delà, il véhicule le passé (origine et faits antérieurs) et représente, qu'on le veuille ou pas, le symbole suprême de l'intégrité nationale. Dans d'autres pays, notamment aux Etats-Unis, en Suisse et en Turquie, en plus des leçons d'histoire à différents niveaux de l'enseignement, où l'on cultive l'amour de la patrie et la sacralité de l'emblème national, la grande présence du drapeau national rappelle partout, sans cesse visuellement, l'existence et l'intégrité de la nation. C'est dire l'importance symbolique de ce morceau de tissu. Je sais que des notes internes et des circulaires sont de temps à autre diffusées auprès des ministères, entreprises et instances sous tutelle pour leur rappeler de prendre soin du drapeau national. Cela est-il suffisant et efficace ? La réponse, nous la voyons sur les toits. L'absence de contrôle et de suivi a généré un laisser-aller inadmissible. Pour redresser un tant soit peu cette situation qui porte atteinte à l'image de notre cher pays, il serait bon de supprimer la prime de représentativité et l'indemnité de gestion ou de fonction des présidents-directeurs généraux, directeurs généraux, dafeurs, et responsables d'entretien qui ne prennent pas soin du drapeau national déployé sur leurs bâtiments. Mes chers gouvernants, sévissez s'il vous plaît, le Tunisien vous en sera reconnaissant. Prenez soin de notre drapeau pour qu'il nous procure le plaisir des yeux et la joie du cœur à son ombre.