Y a-t-il eu de bons ou de mauvais présidents au Stade? De bons présidents au mauvais moment? Des présidents parachutés, des présidents historiques? En fait, le ST en a essayé presque tous les profils. Anouar Haddad ne va pas rester au Stade. Il appelle à une assemblée générale élective dans laquelle il ne sera pas candidat. Il affirme ne plus pouvoir continuer dans ses responsabilités tant que l'absence de moyens et de ressources limitent ses prérogatives dans le rôle de président de club. Il faut dire que depuis qu'on avait commencé à servir «la soupe» au football le plus puissant, à transformer le sport en marchandise et à introduire l'idée que le rapport de force sportive dépendrait automatiquement du rapport de force économique, le Stade Tunisien n'a plus la même vocation et encore moins les mêmes attributions. C'est encore davantage pour la mission et la destinée du président qui est devenu exclusivement préoccupé par la réalité financière de son club et qui n'a plus nécessairement des liens de cœur avec lui. La plupart des présidents d'aujourd'hui appartiennent au business et découvrent le football en débarquant dans les clubs. Il y a beaucoup de raisons qui les poussent à investir dans le football. Cela, on peut le comprendre, et à la limite c'est un choix. Mais que fait-on pour les jeunes? Que fait-on pour le travail à long terme? Que fait-on aussi pour le public? On ne peut avoir le beurre et l'argent du beurre et le football n'est pas forcément ce que certains croient. Il continuera toujours à refuser toute sorte de dividendes. Un président de club ne peut pas être un patron qui trône dans son bureau et qui fait de la représentation. Il a des rapports libres, parfois passionnels dans un milieu conservateur à travers tous ses modes de fonctionnement. Retrouver les vertus Au-delà des contestations et de la légitimité des présidents qui se sont succédé à la tête du ST, c'est l'apport et l'utilité des uns et des autres qui suscitent les interrogations. Comme beaucoup de clubs, les dérapages d'aujourd'hui ressemblent énormément à ceux d'hier. Ils ne sont pas loin de ce que le club a pris l'habitude de vivre. Mêmes causes, mêmes effets. On peut dire dès lors qu'il y a dans l'inconscient de certains comme une légitimité du cadre unique. La pluralité et les échanges ne sont pas, certes, rejetés, mais sans engendrer la diversité des idées qui est synonyme à leurs yeux de division, donc de complot. Y a-t-il eu ces derniers temps de bons ou de mauvais présidents au Stade? De bons présidents au mauvais moment? Des présidents parachutés, des présidents historiques? En un mot, le ST en a essayé presque tous les profils. Ce n'est point le cas aujourd'hui puisque le club du Bardo cherche désespérément l'homme de la situation. D'ici le 26 janvier prochain, date de la tenue de l'assemblée élective, le bureau d'ordre du club risque de ne pas enregistrer de candidature pour ce poste. Le constat n'est pas le propre du ST, il est également valable pour la plupart des clubs. L'absence des moyens et des ressources financières ont poussé certains candidats à appréhender le club et son avenir de manière bien particulière. Il faut dire que l'œuvre de restructuration ne peut pas être individuelle, et encore moins l'apanage d'une seule personne. Le ST a besoin de stratégie, de programme plus que de personnes. D'idées, de discours et de positions qui rassemblent plus qu'ils divisent. Dans la panade générale, on essaie par tous les moyens de surnager. Mais le club est appelé encore et toujours à percer davantage avec la clairvoyance et l'autorité que recommandent ses exigences à la fois de résultats et de reconstruction. Une bonne équipe doit être irréprochable sur les terrains pour prétendre relever les défis et dans les bureaux pour préserver la sérénité, clé de la réussite et des exploits.