Le shopping, sujet mal assumé jusqu'à présent, tend à être reconnu et utilisé, notamment pour participer au remplissage des hôtels notamment en basse saison et durant les périodes de soldes. Le tourisme de shopping s'inscrit dans cette nouvelle orientation. Ce créneau est en passe de s'imposer comme une variante favorisant à n'en point douter l'enrichissement du tourisme tunisien. Certes, le tourisme de shopping est destiné à une clientèle dotée de bons revenus. Ce sont des hommes d'affaires, des industriels, des princes, des stars, des hommes politiques. L'exemple de Paris est édifiant. Les touristes russes sont les plus gros clients de ces commerces, mais aussi les chinois et les coréens qui poussent très loin leur shopping puisque celui-ci représente une dépense quotidienne supérieure à celle de l'hôtellerie et de la restauration. Certaines destinations l'ont si bien compris qu'elles ont fait du shopping leur principal positionnement touristique : ainsi Dubaï avec une « destination entièrement hors taxes » et des autorisations d'excédents de bagages jusqu'à 20kg ! D'autres ont su développer leur situation transfrontalière – comme Andorre. Tunis qui est à une heure d'Europe pourra devenir un grand marché. Mais faut-il détaxer le shopping des touristes ? Le Maroc vient de suivre l'exemple des pays européens pour accroître son attractivité en tant que destination du tourisme de shopping. La gestion de la détaxe a été confiée à un consortium maroco-irlandais Morocco Tourist Refund SA qui a entrepris des actions auprès des organismes publics et privés pour les sensibiliser aux avantages économiques de cette initiative. En France, près de 80 % des achats détaxés ont lieu à Paris, et 64 % de ces achats concernent les produits de mode et les vêtements. Rien que dans cette ville, le marché des produits détaxés représentait l'an dernier 1,5 milliard d'euros. Pour les 27 millions de touristes qui visitent la capitale, le shopping est la 2e motivation après la culture. Plusieurs pays ont décidé de s'intéresser à cette activité favorite du voyageur pour diversifier et compléter leur offre. On pourra ainsi développer ce concept au point d'en réaliser un produit week-end, Rome, Madrid, Londres, Dubaï, rivalisent d'ingéniosité pour attirer les inconditionnels "du lèche-vitrine" ou les occasionnels du shopping. La Tunisie a tous les atouts pour développer cette activité, créateur d'emplois et source de recettes pour notre tourisme.