Sur les 200 premières entreprises en Tunisie, 75 sont des entreprises familiales, appelées à faire face à de nouveaux enjeux et risques, d'ou l'importance de promouvoir la bonne gouvernance, en tant que gage de compétitivité et de pérennité de l'entreprise. Il s'agit, également, d'un élément essentiel permettant d'assurer le bon fonctionnement du processus de succession et de transmission des pouvoirs au sein de ces structures très ancrées au sein du tissu économique national. « Succession, Transmission et Gouvernance des entreprises familiales : état des lieux et perspectives » tel a été le thème d'une conférence tenue, mercredi à Tunis à l'initiative de l'institut des hautes études de Tunis (IHE) avec la collaboration de l'ambassade de France. Cette manifestation se propose de situer les défis et les enjeux auxquels doivent faire face ces structures , tels que la répartition et la gestion des pouvoirs, l'organisation interne (audit interne et externe), la transparence fiscale, l'éthique et la responsabilité sociétale, le rôle et les privilèges des managers, les relations entre employés et employeurs, la composition du conseil d'administration et le droit des actionnaires. Des experts tunisiens et étrangers débattront au cours de cette manifestation de l'état des lieux juridique, fiscal et financier de la transmission des entreprises familiales. Ils traiteront des bonne pratiques de gouvernance à développer dans une entreprise familiale pour faire face aux défis de la conjoncture internationale ainsi que du rôle des banques et des fonds d'investissement dans le financement et le développement de ces structures. Des représentants d'entreprises tunisiennes familiales: les groupes "Poulina" et "Délice", témoigneront dans le même cadre de leurs expériences en matière de gestion du processus de succession. Ouvrant les travaux de cette conférence, Mr Chokri Mamoghli, secrétaire d'état, chargé du commerce extérieur, a souligné qu'une importante présence dans le tissu économique tunisien, amplifie la responsabilité de la firme familiale dans la réalisation des objectifs de croissance du pays, d'autant plus qu'une grande partie de l'effort d'ouverture économique adopté par la Tunisie depuis l'adhésion à l'OMC en 1995 et la signature de l'accord d'association avec l'UE, est porté par le secteur privé et notamment par l'entreprise familiale. Ces structures, précise encore le secrétaire d'Etat, sont appelées à adopter les pratiques de bonne gouvernance et à assurer une préparation du processus de transmission tout en mettant en œuvre les mécanismes et les dispositifs appropriés. Il a passé en revue les autres programmes institués afin de soutenir l'entreprise familiale depuis sa création, en passant par son développement et jusqu'à sa transmission, d'autant plus que la succession reste une opération périlleuse, même sur le plan international. Plusieurs études ont, en effet, montré que seules 30% des entreprises familiales passent le cap de la 2ème génération et que 10 à 15% arrivent à assurer le passage à la 3 ème génération.