Un jour après la décision du Chef du gouvernement de déclarer Ansar Al Chariaa groupe terroriste, le ministre de l'Intérieur a annoncé que cette mouvance salafiste se préparait à assassiner une vingtaine de personnalités politiques et médiatiques dont Ameur Laarayedh, chef du bureau politique du mouvement Ennahdha. Le frère du Chef du gouvernement est revenu, dans une interview accordée jeudi 29 août 2013 au « rfi.fr » sur cette liste et a indiqué qu'il n'est pas dans la peur même après cette nouvelle : « Je sais qu'en tant que militant dans un mouvement qui milite pour installer une vraie démocratie en Tunisie, cela peut coûter cher, peut-être jusqu'à payer de notre vie… Le ministère de l'Intérieur m'a informé que je suis visé par Ansar Al Chariaa il y a deux semaines. Depuis, je suis sous surveillance policière et c'est le cas des autres. Il faut le dire, je ne suis pas surpris de cette nouvelle, mais je n'ai pas bien apprécié l'information parce que c'est une menace [sur ma] vie. Cela peut réduire un peu mes activités et mes déplacements ». M. Laarayedh a précisé que les autorités tunisiennes suivent de près les opérations que préparait ce groupe terroriste (des assassinats, des attentats…) : « Il y a pas mal des centaines de personnes arrêtées dans les prisons tunisiennes d'un côté. D'un autre côté, nous sommes juste à côté de la Libye où il y a plein d'armes dans la rue. Il y a aussi le problème du Mali. C'est une zone de passage des armes et des groupes terroristes. Donc notre gouvernement, nos autorités, essaient avec leurs moyens de préserver la paix et la sécurité des citoyens. Pour Abou Yadh, nos autorités ont essayé à plusieurs reprises à arrêter ce terroriste dangereux. Il est toujours recherché et nos autorités le suivent avec des mandats, national et international ». Pour Ameur Larrayedh, le gouvernement est fragilisé. Il y a beaucoup de pourparlers, des négociations sur la situation politique, sur le sort de la crise politique. Le devoir du gouvernement, jusqu'à la dernière minute, c'est de défendre la sécurité des citoyens et la sécurité du pays. M. Laarayedh a démenti les informations qui circulent, selon lesquelles Ennahdha a été indulgent et bienveillant vis-à-vis des membres d'Ansar Al Charia qui sont populaires chez certains de ses partisans et même pour certains de ses députés : « Non. Ce sont des articles de journaux, à droite à gauche, qui disent n'importe quoi. Les choix stratégiques du mouvement Ennahdha, c'est d'installer la démocratie avec les partenaires. Et donc on ne peut qu'être fermes contre le terrorisme ».