Mezri Haddad, ancien ambassadeur de Tunisie auprès de l'UNESCO, a déclaré que l'islamisme était déjà mort et c'est le Qatar et les USA qui l'ont ressuscité en Tunisie et dans le monde arabe. Dans une longue interview accordée au site « tunisie-secret », M. Haddad a affirmé que le président déchu Ben Ali comptait s'adresser aux Tunisiens le 14 janvier pour leur dire que les Américains et les Qataris sont derrière le complot contre la Tunisie : « Dans mon livre, j'ai écrit que du début à la fin, la Révolution tunisienne a été un complot. Vous croyez sincèrement qu'on peut faire une Révolution avec des téléphones portables, des ordinateurs et quelques leaders cyberactivistes qui transmettent en temps réel les événements à Al-Jazeera, dont la moitié du staff stratégique, technique et rédactionnel était composée par des Tunisiens islamistes ! Oui, c'est de cette manière qu'a commencé, dans notre pays, ce que vous appelez Révolution ». M. Haddad a affirmé que le complot contre la Tunisie est une réplique exacte du complot contre l'Iran en juin 2009 : « Comment ont commencé les émeutes en Iran ? Par la mobilisation des cyberactivistes. Plus proche de nous, le cas syrien, où les manifestations étaient au départ pacifistes. Mais cela n'était pas suffisant pour déstabiliser le régime, alors on a envoyé des mercenaires payés par le Qatar pour cibler quelques manifestants et en faire endosser la responsabilité aux Chabbiha, comme ils disent. Mêmes procédés en Egypte et au Yemen. En fait, l'enjeu principal c'est que le sang coule pour galvaniser les manifestants contre leurs gouvernements et créer ainsi un processus irréversible qui bascule en anarchie, ensuite en Révolution ». L'ancien ambassadeur a, également, indiqué que les Etats-Unis d'Amérique et le Qatar sont les deux pays impliqués dans ces affaires : « Les tueurs qui ont tiré sur les manifestants sont en effet les premiers snipers. Un ami français, qui connait bien son métier, m'a dit qu'il y avait une quinzaine de professionnels en opération en Tunisie depuis le 1er décembre 2010. Ils étaient de nationalités différentes, dont des Bosniaques, des Polonais et des Roumains munis de passeports norvégiens et suédois. Ces snipers étaient des mercenaires recrutés par une « entreprise » anglaise sous contrat avec le Qatar. Certains ont été arrêtés par nos forces de police et tout de suite après le départ de Ben Ali, ils ont été relâchés par l'armée sous les ordres du général Rachid Ammar, sous prétexte qu'ils étaient des touristes venus pour chasser le sanglier. Chasser du sanglier au mois de décembre dans un pays déjà à feu et à sang, en plein Tunis, circulant en voitures de location, avec un matériel bien sophistiqué : des fusils d'assaut équipés de jumelles optiques à infrarouge !!! ».