« Contrairement aux rumeurs qui circulaient, nous n'avons jamais réservé 750 millions de dinars à la compensation. Le programme économique du gouvernement ne contenait aucune clause relative à la compensation des prisonniers politique de l'ancien régime », a affirmé M. Samir Dilou, ministre des droits de l'Homme et de la Justice transitionnelle Le porte-parole du gouvernement a précisé qu'il ne saurait y avoir de réconciliation sans dévoiler la vérité sur les dépassements antérieurs : « Nous ne tournerons la page du passé qu'après avoir pansé les blessures des militants persécutés sous les anciens régimes, depuis l'indépendance, loin de toute forme de vengeance, mais sans pour autant échapper à la justice ». Répondant, vendredi 27 avril, aux interrogations des constituants, lors d'une séance plénière, consacrée à l'examen de la loi de finances complémentaire au titre de l'année 2012, M. Dilou a assuré que les indemnisations des victimes des anciens régimes ne proviennent pas des ressources consacrées aux dépenses publiques, faisant remarquer que ces sommes d'argent doivent faire l'objet d'une loi : « Plusieurs pays qui ont connu des révolutions similaires ont introduit une loi claire faisant assumer à l'Etat l'entière responsabilité dans l'indemnisation des victimes, et que ce principe sera appliqué en Tunisie ». S'agissant de la justice transitionnelle et de la dynamisation de l'amnistie générale, le ministre a indiqué que cette amnistie concernera tous ceux qui ont subi, depuis l'indépendance des jugements injustes. Il a appelé à faire en sorte à ce que ce dossier soit traité loin de tous tiraillements et à ce qu'il ne soit pas exploité pour des intérêts étroits.