« La BCT est en droit de revendiquer son indépendance mais se doit en même temps de tenir compte de la conjoncture difficile par laquelle passe le pays et d'éviter toute confrontation avec le gouvernement », a précisé M. Ezzeddine Saïdane, expert financier. Lors d'une interview accordée, vendredi 06 avril, à Express FM, l'expert a qualifié d' « historique » le communiqué dans lequel la BCT rappelle au gouvernement que la conduite de la politique monétaire est de son ressort : « L'indépendance de la BCT a été, depuis l'accès à l'indépendance, seulement dans les textes et n'a jamais été réclamée aussi fort. C'est pour la première fois qu'une chose pareille arrive ! ». M. Saïdane a ajouté qu'il est prouvé que l'option pour des intérêts bas n'est pas la mesure appropriée ni pour rassurer les investisseurs ni pour booster l'investissement lequel pour être impulsé a plus besoin de paix sociale et de sécurité sur tout le territoire du pays. Il précisé que l'indépendance de la BCT ne peut se réaliser que progressivement : « Cette institution ne doit la mériter que si elle s'emploie à informer, le plus objectivement possible, le gouvernement et l'opinion publique, des indicateurs réels de la conjoncture économique ». Sur les mêmes ondes, M. Mustapha Kamel Nabli, gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie, s'est expliqué sur son geste: « Le communiqué publié, jeudi, par la BCT a pour unique objectif de rappeler les prérogatives de chaque institution de l'Etat. La problématique posée par le communiqué est à saisir à deux niveaux. Le premier, d'ordre institutionnel, consiste à rappeler que la politique monétaire est du ressort unique de la BCT. Le second insiste sur le fait que toute politique monétaire ne peut pas être un choix vague ou ouvert mais une stratégie qu'il importe d'adapter et d'actualiser en fonction de l'évolution de la conjoncture économique et financière au double plan national et international. Empressons nous de signaler qu'avec cette stratégie, la BCT n'entend nullement suivre une politique en contradiction avec celle du gouvernement. C'est tout juste, une démarche pour rappeler ses prérogatives prévus par la loi ».