La Tunisie s'apprête, comme annoncé au niveau de la présidence de la République et du chef du gouvernement, à expulser l'ambassadeur de Syrie, à la suite des violences qui ont fait plus de 200 morts depuis vendredi, 03 février, à Homs. Les autorités au pouvoir ont appelé les autres pays arabes à en faire de même. Cette décision est loin de faire l'unanimité du paysage politique. L'opposition, notamment, Ettajdid et le PDP, ont critiqué le renvoi de l'ambassade syrien. Dans un communiqué rendu public samedi 05 février, le mouvement Ettajdid s'est dit étonné de la décision des autorités tunisiennes, une décision « hâtive » et « irréfléchie » et qui ne prend pas en considération la complication de la situation au Moyen-Orient. Selon Ettajdid, cette décision ôte à la diplomatie tunisienne la marge de manœuvre nécessaire pour solutionner le problème syrien sans intervention militaire avec tous les risques d'une guerre civile destructrice que cette guerre peut engendrer. Ettajdid évoque, également, l'implication de certaines parties arabes, particulièrement du Golfe, dans le conflit syrien. Selon Ettajdid, ces parties sont encouragées par certains pays occidentaux. Le PDP s'est dit surpris de cette décision. Il rappelle l'aspect pacifique de la Révolution syrienne et avertit contre les dangers de faire entrer la Syrie dans une guerre civile destructrice. Selon le PDP, avant de prendre des décisions pouvant compromettre, de par leur importance, l'avenir des relations arabes et internationales avec les autres pays, le pouvoir exécutif doit consulter toutes les forces nationales. Le parti a appelé à prendre les mesures nécessaires pour limiter les conséquences négatives de cette décision sur la situation des Tunisiens résidant en Syrie. Les deux partis rappellent enfin la nécessité de protéger la diaspora tunisienne en Syrie.