Le Premier ministre du gouvernement de transition, Béji Caïd Essebsi, a usé de la fermeté et de la détermination. Il a appelé les Tunisiens à faire face à tout ce qui "menace la sécurité du pays" et à défendre les acquis de la Tunisie et les objectifs de la Révolution. Dans une allocution adressée au peuple tunisien, lundi 18 juillet 2011, M. Caïd Essebsi a indiqué que le gouvernement va poursuivre sa mission jusqu'à l'échéance de l'élection de l'Assemblée nationale constituante, soulignant que des parties politiques sont derrière le retour de la violence, des protestations et des sit-in, ces derniers jours, dans le pays, dans l'objectif de faire échouer l'opération électorale. Le Premier ministre a affirmé que ces élections auront lieu à la date fixée au 23 octobre 2011, relevant que le gouvernement de transition s'est employé, au cours de la dernière période, et après un "large consensus" autour du report des élections au mois d'octobre, pour réaliser la concorde entre les différentes sensibilités politiques et faire réussir cette étape de transition. Il a ajouté que le gouvernement a veillé à circonscrire les sit-in et les grèves qui étaient illégaux et qui ont touché les différents secteurs vitaux, à travers le dialogue et l'écoute, même si ces efforts n'ont pas été, totalement, couronnés de succès. M. Béji Caïd Essebsi a fait remarquer que les derniers développements sur la scène politique, notamment le sit-in "Kasbah 3" qui "n'a pas réussi et qui n'a pas bénéficié d'un large soutien populaire", sont l'œuvre de parties qui ne sont pas préparées pour les prochaines élections et qui commencent à craindre que cette échéance politique ne dévoile leur véritable poids, ce qui les pousse à recourir à tous les moyens pour entraver ce processus politique. Le Premier ministre a souligné que la concomitance de ce nouveau sit-in de la Kasbah avec les actes de violence et les agressions qui ont touché des locaux de la sécurité et des établissements publics, dans plusieurs régions, a démontré, sans aucun doute, que ce qui se passe n'est pas un simple mouvement de protestation, mais une intention de faire régner la confusion et le désordre afin que les élections ne se déroulent pas à la date prévue. M. Caïd Essebsi a, d'autre part, évoqué "le double langage dans les positions de certains partis" concernant ces événements. Il a souligné que "les partis ne doivent pas s'intéresser, seulement, aux élections mais aussi au respect de la primauté de la loi". "Nous voulons qu'ils condamnent ces actions insensées", a-t-il ajouté. Le Premier ministre a appelé les médias à être conscients de l'importance du rôle qui leur est dévolu, en cette étape, notamment pour sensibiliser les Tunisiens au fait que la sécurité est une responsabilité collective et ne pas alimenter les rumeurs. Il a fait remarquer, à ce propos, que certains organes de presse, dont des organes officiels, poussent au désordre. M. Béji Caïd Essebsi a affirmé que "le peuple tunisien qui a pu faire face au tyran est capable, aujourd'hui, de protéger les acquis de la Révolution". Il a, à cet effet, appelé les citoyens "qui ont donné l'exemple avec l'armée et les forces de sécurité nationales, dans la défense de leurs enfants", au cours des examens du baccalauréat, à être aux premières lignes des défenseurs du pays et à comprendre qu'un "groupuscule menace leur sécurité". Il a souligné que le gouvernement de transition ne permettra pas la détérioration de la situation et qu'il va lutter contre les forces de l'extrémisme et autres parmi ceux qui œuvrent dans le but de porter atteinte au prestige de la Tunisie. Il a indiqué qu'il a donné l'ordre de poursuivre les responsables de ces troubles. Il a rappelé que le gouvernement de transition dont les membres se sont engagés à ne pas se présenter aux élections de l'Assemblée nationale constituante, achèvera sa mission dès l'élection légale de cette Assemblée.