Un débat sur les nouveaux métiers et emplois dans le secteur de l'environnement a eu lieu, mardi, à Tunis, à l'initiative du comité de préparation de la consultation nationale sur l'emploi avec le concours du ministère de l'Environnement et du développement durable. L'objectif est de créer des micro-entreprises dans le domaine de l'environnement dans le but d'améliorer le cadre de vie, de générer des opportunités d'emploi et d'améliorer le cadre de vie. Ce débat est une composante de la stratégie à arrêter en vue de promouvoir l'emploi dans les secteurs porteurs dont l'environnement. Il a permis aux participants d'insister sur l'enjeu de mettre en place des mécanismes appropriés pour identifier les projets à vocation écologique, pour en évaluer la viabilité (ingénierie environnementale) et pour en assurer le financement et le suivi. Il s'agit de sensibiliser les banques à l'intérêt qu'il y a à financer ces micro-projets à vocation écologique, à promouvoir le programme de mise à niveau de l'environnement, à mieux faire connaître les mécanismes de financement et les attributions de « monsieur environnement », à faciliter l'accès aux incitations, à créer un marché pour les produits écologiques et à développer le partenariat avec l'étranger. M. Moncer Rouissi, président du comité de préparation de la consultation nationale sur l'emploi, a évoqué les orientations de la consultation et mis l'accent sur l'approche sectorielle pour promouvoir la création d'emplois. M.Nadhir Hamada, ministre de l'environnement et du développement durable a fait remarquer que les projets à vocation écologique ont permis d'appuyer l'effort national en matière de promotion de l'emploi. Il a mis en exergue la nécessité d'accompagner les mesures destinées à satisfaire les demandes d'emploi additionnelles. Il s'agit pour toutes les parties concernées, et notamment, les banques appelées à financer davantage les projets environnementaux. Il a ajouté que les centres de recherche sont invités, à leur tour, à se concentrer sur le développement des technologies propres et économes d'énergie et d'eau. Ces structures sont tenues également de coordonner au maximum avec les investisseurs afin de valoriser les résultats des recherches et leur industrialisation. Le ministre a passé ensuite en revue les acquis accomplis en matière de création d'emploi à travers la création d'entreprises spécialisés dans la collecte, le transport et la valorisation des déchets dans la production d'énergie et d'engrais ainsi que dans le recyclage des pneumatiques et leur réutilisation. Le ministre a précisé que les normes écologiques exigées, de plus en plus, par les pays industrialisés a obligé les entreprises nationales, particulièrement, les entreprises exportatrices à intégrer la composante écologique dans leur système de production et à s'adapter aux nouvelles exigences à l'export. Cette nouvelle donne implique le recrutement et la formation au sein de l'entreprise des cadres et agents capables d'encadrer, d'accompagner et d'assurer le suivi du processus de mise à niveau environnemental. Il a rappelé, l'extension de l'intervention du fonds national pour la promotion de l'emploi aux projets à forte composante environnementale. Ainsi, des sessions de formation ont été organisées au profit des diplômés du supérieur dont plusieurs ont établis des contrats avec des entreprises relevant du ministère de l'environnement et du développement durable pour créer pas moins de 84 entreprises prestataires de services à vocation écologique (collecte de produits plastiques, nettoyage des routes, entretien des stations d'assainissement, nettoyage manuelle des plages). Il a fait remarquer que l'environnement n'est devenu un créneau générateur d'emplois que grâce aux réformes institutionnelles et législatives engagées pour sauvegarder l'environnement. Il a cité à sujet la promulgation de plusieurs législations dont la réglementation de la pollution de l'eau, de l'air et des déchets solides et ceux en plus des textes relatifs au contrôle écologique (respect des normes environnementales). Au niveau des investissements le ministre a indiqué que quelque 10 000 millions de dinars ont été alloués pour réaliser 100 stations d'assainissement, poser 14 000 km de canalisations, aménager 14 décharges publiques et entamer la fermeture des décharges anarchiques. Ces investissements ont permis de créer une unité de traitement des rejets industriels, d'aménager 24 parcs urbains et de lutter contre la pollution des grands pôles industriels à l'instar des projets de Tapparura à Sfax, du bassin minier à Gafsa et de la lutte contre l'érosion marine sur le littoral. Résultat: l'ensemble de ses efforts ont permis de réduire le coût de dégradation de l'environnement à 2,1%, un taux proche de celui réalisé par les pays avancés.