Ramadan demeure un mois exceptionnel pour tout citoyen tunisien plein de traditions et de charme. La découverte de la grille ramadanesque fait partie du charme de ce mois, et de ces spécificités. L'engouement du téléspectateur pour la production tunisienne est réel, même pour ceux qui ne regardent pas les chaînes nationales en temps normal. D'ailleurs, toutes les chaînes de télévision se préparent et mettent le paquet à cette occasion, afin de rafler les plus grands taux d'audience.
La grille ramadanesque s'annonce bien riche cette année. Contrairement à l'année précédente, les productions ont repris de plus belle et les téléspectateurs auront l'embarras du choix. C'est dire que la concurrence sera rude et acharnée avec cette abondance de productions, notamment, au niveau des feuilletons et des sitcoms, programmes préférés des Tunisiens.
Pour ce qui est de la télévision nationale, Al Watanya 1, revient à la production cette année. Au programme, un feuilleton « Le Maestro » qui évoque les problèmes des mineurs dans un centre de rééducation et les moyens mis en œuvre pour faire ressortir leurs talents et les revaloriser, notamment à travers la musique. Une sitcom humoristique sera, aussi, au rendez-vous, « L'impasse du Pacha ». Les évènements se dérouleront dans la Médina de Tunis autour d'un personnage principal, : un infirmier. Une comédie dramatique qui retrace les problèmes quotidiens de la famille tunisienne avec un humour décalé. La télévision nationale a, aussi, prévu, la série « Le théâtre de la famille », composée de 15 épisodes dédiés à toute la famille.
Pour la chaîne Nessma de Nabil Karoui, il a été décidé de mettre un terme à la sitcom phare « Nsibti Laâziza », en la remplaçant avec « Dar Nana » toujours avec l'actrice Mouna Noureddine. Une série humoristique qui raconte l'histoire d'une ancienne ballerine ayant eu plusieurs relations avec des hommes politiques, et toutes les personnes qui la guettent pour décrocher des documents compromettants pour ces personnalités influentes. Nessma a, également, prévu dans sa grille un nouveau feuilleton « La nouba », inspiré des coulisses du spectacle mythique de la Nouba en 1991. Une série réalisée par le jeune Abdelhamid Bouchnak qui a vécu ce spectacle aux côtés de son père Lotfi Bouchnak.
La chaîne Carthage + s'est préparée pour le mois de ramadan à travers une grande production. Il s'agit du feuilleton « Sentiments », production tuniso- algérienne avec la participation d'acteurs turcs affichant 100 épisodes au programmes.
La chaîne Attessiâa a tablé sur la 2ème saison du feuilleton controversé « Chouerreb », qui a suscité une vive polémique, tout en renforçant l'audimat de la chaîne. Le réalisateur, Majdi Smiri sera présent sur cette chaîne avec la série « l'affaire 460 », une série policière dont les évènements se déroulent durant les années 40. Une autre sitcom est au rendez-vous. « El Harba » avec Jâafar Guesmi, sera la touche d'humour avec beaucoup de suspens.
Pour sa part, le roi de l'audimat, Sami El Fehri a misé sur le retour du feuilleton à grand succès « Aouled Moufida » pour une quatrième saison, une production qui s'est arrêtée l'année dernière. Outre, une nouvelle sitcom, « Kesmet Oukhayen », et le talk-show « Hkeyet Romdhane qui aura sa place durant la semaine dans la grille de la chaîne.
Les grilles des différentes chaînes du paysage médiatique, démontrent que les patrons des télés se sont démenés pour offrir une programmation étoffée pour pouvoir faire face à la concurrence. C'est dire que l'enjeu est de taille, dans la mesure où les chaînes réalisent une grande partie de leur chiffre d'affaires durant Ramadan puisqu'il s'agit du mois où il y a les plus grandes recettes publicitaires. Cela est dû principalement, au taux d'audience élevé ainsi qu'au comportement de consommation qui tend vers la hausse pendant le mois saint.
Cependant, comme les dernières années, toutes les chaînes redoutent les résultats des institutions de sondage. Les méfiances ont, déjà, commencé. En effet, les taux fournis par ces institutions ont un impact considérable sur les recettes publicitaires puisque ces résultats sont pris en considération par les annonceurs potentiels. Cela rappelle un peu ce qui se passe actuellement avec les partis et les hommes politiques qui ne remettent en cause ses résultats que lorsqu'ils ne les arrangent pas. Une chose est certaine, c'est qu'il est nécessaire de prévoir un cadre légal et structuré pour les institutions de sondage, afin de pouvoir profiter de leurs données sans qu'elles soient contestées à chaque reprise.