La porte-parole de Nidaa Tounes Ons Hattab est revenue sur la plainte déposée par Slim Riahi pour tentative de putsch. Mme Hattab a ainsi affirmé dans une interview accordée ce mercredi 28 novembre 2018 à Boubaker Ben Akecha dans l'émission Midi Show, sur Mosaïque Fm, qu'il y a eu des tentatives pour affaiblir la représentativité de Nidaa Tounes dans les régions et au sein de son bloc parlementaire. Des pressions auraient ainsi été exercées par le gouvernement sur des députés, en leur miroitant des postes ou des opportunités. L'objectif étant de vider le bloc parlementaire de Nidaa Tounes, selon ses propos. «Des pressions ont été exercées par le gouvernement sur des députés, moi-même j'ai été contactée. On –les conseillers du chef du gouvernement– nous a demandé de devenir une partie prenante dans l'affaiblissement du parti et son achèvement. Cette demande a été formulée à l'ensemble des élus de Nidaa Tounes, l'objectif étant de concevoir un nouveau projet politique», a-t-elle expliqué. Et d'ajouter que ceci a été le point de discorde et qui les ait convaincu de ne plus soutenir Youssef Chahed car, l'affaiblissement de Nidaa Tounes ne peut être qu'au bénéfice du mouvement Ennahdha. «Aujourd'hui, le gouvernement est soutenu par deux forces politiques Ennahdha et le bloc de la coalition nationale : il n'y a ni parti politique ni aucune structure qui peut jouer le rôle de contrepoids pour Ennahdha, le gouvernement est donc pris en otage par le mouvement n'ayant pas d'autre appui». Elle a estimé que ceci représente un putsch contre la transition démocratique, les résultats des élections, la constitution et la volonté du peuple, en changeant les équilibres décidés par les électeurs, avec une configuration qui donne une suprématie à Ennahdha. Elle a par ailleurs, assuré que le mouvement Ennahdha détient des structures parallèles dans chaque ministère.
S'agissant de la plainte déposée auprès du Tribunal militaire, l'élu a indiqué : «Nous avons entendu les informations présentés par l'avocat et on ne pouvait pas rester les bras croisés. On a décidé d'adopter politiquement cette affaire. Nous avons confiance dans la justice et c'est elle qui prouvera ou démentira ces accusations».
Ons Hattab assure que les preuves détenues par l'avocat attestent du coup d'Etat. Parmi ces preuves, des déclarations de hauts cadres de l'Etat, qui désireraient l'éviction du chef de l'Etat. «S'agissant du putsch sécuritaire et militaire, je ne me prononcerai pas avant la justice. Mais ceci dit, je ne pense pas que Slim Riahi est devenu fou pour porter ce genre de graves accusations», a-t-elle précisé, en notant que selon ses informations le responsable sécuritaire au sein du système de sureté présidentiel a été évoqué dans l'affaire en tant que témoins. Et d'ajouter que Slim Riahi n'a décidé de retirer ses élus du bloc de la coalition nationale qu'après s'être assuré du putsch et c'est justement pour cette raison qu'il n'a pas juste intégrer ces élus dans le bloc de Nidaa Tounes mais de fusionner son parti au sein du nôtre.