Kaïs Saïed, Ayachi Zammel, BCT… Les 5 infos de la journée    Tunisie | Trois établissements publics certifiés ISO 21001    Tunisie – 7 blessés dans le renversement d'un taxi collectif    Justyna Porazińska : La Tunisie, porte d'entrée vers l'Afrique pour les entreprises Polonaises    La Tunisie appelle les pays industrialisés à respecter leurs engagements financiers    Zemmour voulait expulser tous les Algériens de France, c'est la plainte de l'Etat algérien qui est venue à lui et l'affaire est gravissime    Ligue 1 : Le Stade Tunisien s'impose face à l'ES Métlaoui    Affiches électorales déchirées à La Manouba : l'IRIE saisit la justice    Metlaoui: Arrestation d'un individu pour trafic de drogue et saisie de 25 plaques de cannabis    Amnesty International: " La fermeture du bureau d'Al Jazeera à Ramallah est un coup dur pour la liberté de la presse"    L'ISIE publie la liste des adresses des centres de vote à l'étranger    Présidentielle : le PDL appelle à barrer la route à la révision de la loi électorale    Campagnes visant les militants LGBTQ+ : des associations dénoncent et expriment leur solidarité    L'Algérie impose le visa aux marocains    Le Real Madrid offre de nouvelles voitures à ses joueurs    US Monastir vs Etoile du Sahel : où regarder le match de ligue 1 du jeudi 26 septembre 2024?    Réserves en devises de la Banque Centrale de Tunisie (BCT) au 25 Septembre 2024    Grippe saisonnière : Voici la date de démarrage de la campagne de vaccination    Rage : 112 000 chiens et près de 40 000 chats vaccinés    Biden réserve à l'Afrique sa dernière visite : Un méga projet aux enjeux colossaux, les USA frappent fort face à la Chine    En photos :Avancées significatives pour la modernisation du stade Chedhli Zouiten    Premier pays arabe bénéficiant d'une exemption de visa pour les Etats-Unis    Une première en Tunisie : Forum des énergies renouvelables en Afrique    Conseil de la Ligue arabe au niveau des ministres des Affaires étrangères : La Tunisie réaffirme sa position constante en faveur des causes arabes    Effondrement d'un mur à Sfax : décision de démolir le bâtiment    Les Journées Musicales de Carthage (JMC) seront organisées en janvier 2025    Hamadi Tizaoui, Géographe-économiste à La Presse : «Favoriser un véritable échange entre le marché du travail et l'université, pour lutter contre le chômage des diplômés»    Clôture de «La Nuit des idées» avec Joe Lociano à l'IFT : Quand musique et innovation se rencontrent    L'exposition «Petit pays, je t'aime beaucoup» jusqu'au 5 octobre 2024 à L'ancien hôtel Megara : Hommage à la Tunisie    17e édition du festival international des films de femmes de salé : Un bon cru dans la programmation    ST : Rebondir…    Le retour du CA se précise : Ça reprend !    ESS : Une belle carte à jouer !    INM: Des quantités importantes de pluies hier dans ces gouvernorats    Mandat de dépôt à l'encontre de l'auteur du braquage de banque à El Ouardia    ARP: Session exceptionnelle le 27 septembre pour examiner la proposition d'amendement de la loi électorale    La Biat annonce une augmentation de capital    En vidéo : L'ambassadeur de Chine en Tunisie prône un partenariat stratégique solide    Le Géant Italien Zoppas Industries ouvre une usine en Tunisie, la première en Afrique    BCT: L'implémentation des réformes est plus qu'indispensable    Météo : Températures en légère hausse    Canada : Justin Trudeau échappe à une motion de censure, mais les tensions restent élevées    Paris, capitale de la mode : 50 ans de Fashion Week !    Le Théâtre National Tunisien lance un appel à candidature pour la 2ème édition de Les Saisons de la Création    Assemblée générale de l'ONU : La Tunisie défend les droits des Palestiniens et condamne les agressions au Liban    AS Soliman vs l'Espérance de Tunis : où regarder le match de la ligue 1 tunisienne du 25 septembre 2024?    Disparition du poète tunisien Abdeljabbar El Euch : Un héritage littéraire inoubliable    Journées des Arts de la Marionnette de Carthage 2025 : appel à participation    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



La terreur s'invite en plein cœur de Tunis
Publié dans Business News le 29 - 10 - 2018

L'attentat-suicide commis lundi à l'avenue Habib Bourguiba par une kamikaze devait, dans un premier lieu, passer sous la loupe les lacunes sécuritaires, notamment, pendant l'état d'urgence dans lequel se trouve actuellement le pays. Cependant, cet incident a présenté une occasion pour les deux partis « ennemis », Ennahdha et le Front populaire pour se lancer des accusations insinuant leur implication et prouvant leur responsabilité dans le chaos qui secoue la situation sécuritaire de la Tunisie.

Il s'agit du deuxième attentat à avoir eu lieu au centre-ville de la capitale après une période d'accalmie. Le premier étant une attaque terroriste perpétrée le 24 novembre 2015 et qui a visé un bus de la Garde nationale coûtant la vie à 13 agents. Cette attaque a été revendiquée par l'organisation terroriste Daech et tout porte à croire que les instigateurs de l'attentat de ce lundi sont les mêmes.

D'après les premières données révélées, l'attentat-suicide a été commis par une kamikaze nommée Mouna Guebla, âgée de 30 ans et originaire de Mahdia. Il semble que la kamikaze soit affiliée à organisme terroriste (fort probablement Daech), mais elle est inconnue des services de renseignement relevant du ministère de l'Intérieur.
Munie d'une bombe, la jeune femme s'est dirigée vers la patrouille sécuritaire présente devant le théâtre municipal avant de se faire exploser. La bombe, fabriquée artisanalement et ne contenant pas une grande quantité d'explosifs, l'a tuée sur le coup et a engendré la blessure de plusieurs personnes dont des agents des forces de l'ordre et des citoyens.
La kamikaze a réussi à s'infiltrer parmi les rangs des protestataires venus contester le décès du jeune Aymen Othmani d'une balle lors des affrontements entre les agents de la Douane et les citoyens à Sidi Hassine. Ces affrontements se sont déroulés pendant une opération de saisie de marchandise de contrebande où les agents de la Douane ont effectué une descente dans la région de Sidi Hassine.

Un témoin oculaire a précisé à Business News que parmi la trentaine de manifestants, 3 femmes voilées ont accompagné l'auteure de l'attentat perpétré à Tunis. La kamikaze portait un jelbab au-dessous duquel elle a caché les explosifs. Les manifestants se sont, par ailleurs, dirigés vers le théâtre municipal de Tunis sans le moindre contrôle sécuritaire. Une mesure qui aurait dû être appuyée dans un contexte sécuritaire fragilisé par les attentats terroristes notamment dans les régions frontalières visant sécuritaires, militaires et civils.

Suite à cet incident, le ministre de l'Intérieur, Hichem Fourati s'est empressé à quitter l'hémicycle de l'Assemblée des représentants du peuple (ARP). Il devait être auditionné par les députés lors de la plénière d'aujourd'hui.
L'attentat-suicide a, en outre, suscité plusieurs réactions. Ennahdha a été le premier à revenir sur l'incident et à émettre un communiqué dans ce sens. Son bloc parlementaire présidé par Noureddine Bhiri a exprimé sa solidarité avec les blessés leur souhaitant un prompt rétablissement. Le parti islamiste a condamné «l'attentat lâche qui a visé la Tunisie en soulignant que ceci prouve une fois de plus que les terrorises sont les ennemis de la religion, du peuple, de la patrie. Ces derniers expriment le mal, la sauvagerie, la criminalité et sont contre les valeurs nationales et l'humanité». Le bloc a ainsi appelé tous les Tunisiens à l'unité pour contrer ce fléau et ses dangers qui menacent le pays. Il appelle, de surcroît, à mettre fin à tout ce qui peut affaiblir l'unité nationale et faire sombrer le pays dans les conflits idéologiques.
Le bloc a réitéré, de plus, le soutien qu'il apporte aux institutions militaires et sécuritaires dans leur lutte contre le terrorisme. Il a, en outre, exhorté à la mise en garde contre toute tentative visant l'unité des instances de l'Etat et leur pérennité et qui servent les agendas des ennemis de la patrie et de la religion.

Dans ce sens, le leader au sein du parti islamiste, Abdellatif Mekki a publié, suite à cet incident, sur sa page Facebook où il s'est interrogé sur « l'étrange coïncidence entre les agendas des terroristes et les agendas des semeurs de troubles dans ce pays ».
« La Tunisie possède assez d'hommes et de force pour faire échouer vos plans, vous lâches terroristes ! Cependant, la question qui se pose : c'est le secret de la coïncidence entre les agendas des terroristes et les agendas des semeurs de trouble sans ce pays » peut-on lire dans ce statut.
Un statut qui coïncide avec le discours du dirigeant d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, prononcé lors de la 2ème conférence des cadres d'Ennahdha, organisé sous le thème « Pour la réussite du travail municipal et le renforcement du travail démocratique » et tenu le 27 octobre 2018 à Hammamet. Un discours lors duquel, Rached Ghannouchi a implicitement menacé d'un bain de sang en réponse aux récentes révélations du comité de défense des martyrs Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi.
D'après la position de Abdellatif Mekki, qui adopte certes celle d'Ennahdha, nous pouvons comprendre que le parti islamiste adresse des accusations au Front populaire et s'interroge sur le timing de cet attentat-suicide en rapport avec le différend entre Ennahdha et le Front populaire. Il est indéniable que le conflit entre les deux partis est explicite et prononcé.

Les deux parties ont, à maintes reprises, exprimé ouvertement leurs divergences et leur animosité attisée par l'affaire Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi où le Front populaire tient pour responsable Ennahdha dans ces deux assassinats politiques. Il implique ainsi, Mustapha Khedher, membre de l'appareil sécuritaire secret d'Ennahdha, de posséder des documents incriminant le parti islamiste et qui ont été détruits par la suite par le parti. Des allégations qui ont toujours été réfutées par Ennahdha qui a décidé, depuis 1995 d'abdiquer son appareil secret pour se présenter comme étant un parti civil pacifique. De ce fait, il accuse le Front populaire de semer de « mensonges sans précédent, de tromperies sans limites et de tenter de semer la discorde et la division parmi les Tunisiens ».

La guerre entre les deux partis est déclarée. Ennahdha avait indiqué qu'il portera plainte contre le Front populaire pour diffamation. Le discours de Rached Ghannouchi en témoigne également. Ghannouchi a évoqué certaines parties qui ne veulent pas du bien à la Tunisie et qui veulent noyer le pays dans un bain de sang, en usant notamment des anciennes pratiques du régime de Ben Ali contre Ennahdha. Le président d'Ennahdha a relevé le discours de la haine et du dénigrement adopté par ces parties visant à mépriser et diffamer Ennahdha et la taxer de terroriste sans prendre en considération son poids politique, sa légitimité et sa base populaire. Pour Rached Ghannouchi, certaines parties, qui nagent toujours à contre-courant, agissent contre la construction démocratique du pays et cherchent à polluer l'espace public ainsi qu'à profiter des évolutions politiques pour détourner l'opinion publique des réelles priorités du pays.

Dans un climat qui exige l'unité nationale afin d'éradiquer le terrorisme et prioriser la protection du pays, il est honteux que certaines parties tentent d'instrumentaliser ces incidents pour régler des comptes ou pour se lancer des accusations de part et d'autre. Des accusations qui ne cessent d'aggraver les conflits dans la sphère politique créant ainsi des tensions qui ne sont, en aucun cas, bénéfiques pour la Tunisie. Ainsi, faut-il dépasser les différends futiles et primer l'intérêt suprême de la patrie.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.