Le président de la République, Béji Caïd Essebsi a indiqué dans son discours prononcé, ce lundi 13 août 2018, que le projet de l'égalité successorale sera soumis à l'Assemblée des représentants du peuple. Le président de la République a considéré que « l'égalité de l'héritage est l'un des points les plus marquants du rapport élaboré par la Commission des libertés individuelles et de l'égalité (Colibe). Cela dit, je n'ai pas un pouvoir décisionnel, ce point sera, donc, soumis au parlement sous forme d'un projet de loi, et on laissera le choix à l'héritière de renoncer au principe de l'égalité, si elle a un référentiel religieux. Notre volonté étant de rassembler le peuple et non de le diviser ». Béji Caïd Essebsi a, par ailleurs, félicité le travail réalisé par la Colibe soulignant l'audace des membres de la commission, tout en affirmant qu'il peut être sujet à un débat plus profond. « Le débat concernant le rapport de la Colibe est tout à fait légitime. Cependant, on ne peut dire que la Tunisie est un Etat ayant un référentiel religieux islamique. La Tunisie est un Etat civil, conformément à la Constitution », a-t-il assuré. Le chef de l'Etat est revenu, par ailleurs, sur la position du parti Ennahdha concernant le rapport de la Colibe. « Le parti Ennahdha m'a remis une lettre contenant sa position. Le parti approuve certains points et émet des réserves sur d'autres, et c'est évident. Nul ne peut contester son référentiel religieux malgré tout. Nous avons traité avec ce parti durant près de 3 ans et nous avons réussi à maintenir une stabilité relative grâce au consensus. En tout cas, je ne parlerai pas du contenu de la lettre et je laisse le choix à Ennahdha s'il veut la rendre publique ».