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Les militants de la 25ème heure
Publié dans Business News le 17 - 04 - 2018

Les enseignants du secondaire font grève aujourd'hui. Rien d'exceptionnel, on commence à s'y habituer à force. Mais si les enseignants sont taxés de tous les maux, tout est aujourd'hui en faveur de leur mouvement.
Le gouvernement est responsable de la recrudescence des actions de protestation et du blocage actuel. Mais on avait bien compris que ce gouvernement était faible. Il est beaucoup trop frileux pour s'opposer au tout puissant syndicat. Trop d'enjeux politiques sont à prendre en compte, trop d'équilibres. Il est tellement fragile aujourd'hui qu'il a peur de perdre ceux qui pourraient le maintenir encore en place, perdre ceux qui le soutiennent et risquer de se retrouver sans filet de sécurité. La tâche à laquelle il fait face aujourd'hui est déjà tellement compliquée et ardue qu'il n'a pas besoin d'avoir les mains liées avec une affaire sur laquelle il n'a pas grand-chose à gagner mais énormément à perdre. Le risque n'en vaut pas la chandelle. Laissons-les régler ça entre eux, tôt ou tard, ils finiront par trouver une solution. Ne fâchons pas le puissant syndicat. Qui le pourrait d'ailleurs ?

En attendant, élèves et parents sont pris en otages. Aujourd'hui, à quelques jours des vacances scolaires et des examens, au lieu de poursuivre les cours et de préparer la fin de l'année scolaire, nos chérubins restent chez eux à s'adonner à des activités aussi constructives qu'une grasse matinée, un jeu vidéo, ou des heures de télévision, alors qu'ils devraient être en cours. Mais ce blocage ne les concerne pas seulement eux. Les parents aussi sont pris en otages et doivent rester chez eux à garder leurs enfants alors qu'ils devraient être dans leur lieu de travail. Ils devraient être dans leurs bureaux, sur leurs chantiers, dans leurs cabinets/ salles de réunions/ conférences ou autre espace de travail en train de sauver cette économie chancelante et de « se lever pour le pays ».En attendant, ils dorment. Oui ils dorment, car on a beau dire que les enseignants sont des suppôts de satan, qu'ils ont failli à leur noble mission de « prophètes » et qu'ils compromettent l'avenir de nos enfants, tout est en fait en faveur de leur grève.

Tout comme ceux qui violent la loi, se garent en double-file ou arnaquent le fisc et les caisses sociales, sont aidés dans leur tâche par une impunité totale, les enseignants sont aussi soutenus dans leur grève. Le syndicat motive, pousse et organise oui, mais les partis politiques aussi apportent leur grain de sel. Entre ceux qui soutiennent et qui légitiment leurs revendications « humaines et compréhensibles » et ceux qui ne font rien pour se dresser contre, le combat est le même. Les enseignants sont soutenus dans leur tâche et rien ne justifierait qu'ils rebroussent chemin en si bonne posture. Pourquoi ils le feraient ? « Nous ne sommes après tout pas au Japon pour faire la grève autrement et porter un brassard rouge », comme l'a si noblement dit le secrétaire général adjoint du Syndicat de l'enseignement secondaire Morched Driss hier.

« Résistance », « militantisme », « action historique », le syndicat ne lésine pas sur les mots pompeux pour donner une allure héroïque à « l'épopée » des enseignants. En parallèle, les parents restent prostrés chez eux à se lamenter et à pleurer sur le sort de leurs enfants, privés de cours, d'éducation et à l'avenir compromis. Entreprennent-ils des actions concrètes pour exprimer leur mécontentement ? Prennent-ils d'assaut le ministère de l'Education et les écoles pour crier leur colère ? Sortent-ils manifester en masse à l'avenue Habib Bourguiba pour vociférer contre ces « preneurs d'otages », ces « militants de la 25ème heure » qui, au fond, militent pour leur propre cause ? Non, rien de tout ça.
Car si les enseignants sont soutenus aussi bien par le syndicat que la classe politique, silencieuse ou complice, aucune partie ne se lève pour le soutien des parents. Les partis politiques se disant soucieux de l'avenir du pays et de celui de ses enfants sont trop occupés aujourd'hui à placarder des affiches ridiculement inutiles et les associations et ONG ont d'autres combats plus importants à mener. Défendre les droits des élèves à une année scolaire « normale » et sans entraves, ne paie pas. On ne vous invitera pas sur les plateaux tv pour parler de cette cause, la presse internationale ne se déplacera pas pour vanter votre mérite et vous n'en tirerez aucune satisfaction. Des causes plus pompeuses, comme l'égalité de l'héritage, le droit des homosexuels à vivre en paix ou celui des artistes à ne pas se plier aux limites du « blasphématoire » et de « l'interdit » offrent plus de panache à l'opinion publique. Nous sommes bien d'accord pour dire que ces causes sont tout aussi défendables, et nous les défendons, mais quid de l'avenir de nos enfants ?


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