Habiba Mizouni, secrétaire générale du Syndicat des médecins, médecins dentistes et pharmaciens hospitalo-universitaires (SMMDPHU) était l'invitée de la matinale de Hamza Balloumi ce mardi 16 janvier 2018 sur les ondes de Shems FM pour revenir sur la décision récente de garantir une couverture sanitaire gratuite pour les Tunisiens chômeurs le temps qu'ils trouvent un emploi. Mme Mizouni a affirmé que cette décision était judicieuse mais qu'il faut d'abord, résoudre le problème du financement afin d'améliorer le secteur de la santé publique pour tous les Tunisiens, qu'ils soient chômeurs ou pas. « La situation des hôpitaux publics est précaire, on est dans une crise économique et on a besoin de ressources pour pouvoir fonctionner. La Caisse nationale d'assurance maladie (CNAM) est également en crise de liquidité et systématiquement elle ne peut toujours pas nous verser les 400 millions de dinars qu'elle nous doit depuis 2016. Cela va certainement engendrer un blocage au niveau des prestations sanitaires vu le manque d'équipements médicaux et de médicaments. Certains hôpitaux ont été, par ailleurs, contraints de fermer certains services à cause de la pénurie des ressources, ainsi que plusieurs fournisseurs refusent aujourd'hui de nous accorder le matériel nécessaire au fonctionnement de l'hôpital car on n'a pas d'argent, et même la STEG se trouverait contrainte de couper l'électricité à cause des factures impayées », a-t-elle expliqué.
La syndicaliste a en outre ajouté que 21% des Tunisiens ne bénéficient d'aucune forme de couverture sanitaire et que le syndicat vise à élargir la gratuité des soins de santé pour inclure tous les citoyens. « Il est urgent de procéder à des réformes du secteur de la santé publique, la CNAM doit rembourser les hôpitaux et payer ses dettes pour qu'on puisse fonctionner. La convention contractuelle entre les hôpitaux et la caisse nationale doit, également, être révisée. J'appelle aussi à un conseil ministériel visant à injecter de l'argent dans les hôpitaux aussi bien qu'à alimenter le Fonds d'appui public qui ne compte actuellement qu'un million de dinars et qui ne couvre pas même 1% des besoins des Tunisiens », a martelé Mme Mizouni.