La porte-parole de la présidence de la République, Saïda Garrache, a souligné, ce lundi 14 août 2017, qu'il est aujourd'hui nécessaire d'exclure les prétextes religieux de tout discours relatif aux droits individuels. Elle a expliqué, dans son intervention sur Mosaïque Fm, que l'islam n'a pas aboli l'esclavage et s'est pourtant inscrit dans l'ère des droits de l'Homme, s'interrogeant sur la polémique suscitée par le discours du chef de l'Etat relatif à l'égalité des genres, notamment en ce qui concerne l'héritage.
Saïda Garrache a précisé, que les tentatives de ramener cette question au discours religieux, n'est qu'un moyen de faire dévier le dialogue et de déplacer le problème. « La réaction des huissiers notaires, par exemple, qui appellent le mufti à prendre une position claire sur l'initiative proposée par le président de la République, pour l'abrogation de la circulaire 73 relative au mariage des Tunisiennes avec des non-musulmans, dénote d'un déséquilibre identitaire et d'une incompréhension de leur fonction. Ils n'ont aucune qualification religieuse, leur fonction est civile, d'ailleurs ils ont fait leurs études dans des facultés de Droit et pas à la Zitouna. S'ils ont un problème avec cela, ils devraient songer à changer de métier et s'orienter vers une activité qui soit plus en phase avec leurs convictions » a-t-elle ajouté. Mme Garrache a affirmé, à ce propos, que le chef du gouvernement œuvrera rapidement à faire appliquer cette annulation « d'une circulaire sans aucun fondement juridique ».
La porte-parole de la présidence est ensuite revenue sur la réaction du chargé politique de Nidaa Tounes, Borhen Bsaies, qui a estimé dans un post relayé sur les réseaux sociaux qu'« on aurait mieux fait de rendre hommage à la mère des bergers martyrs, Zâara Soltani, à l'occasion de la fête des femmes ». Elle a estimé que « beaucoup de personnes ont une mémoire très sélective », précisant que le président de la République s'est rendu personnellement auprès de Zâara Soltani, que celle-ci bénéficie d'un traitement spécial et que l'Etat assume ses responsabilités envers la mère de Mabrouk et de Khalifa Soltani. « L'avis de Borhen Bsaïes, qu'il a le droit d'exprimer, ne concerne que lui et n'engage pas son parti. Je tiens à rappeler que le directeur exécutif du parti, Hafedh Caïd Essebsi, était présent au discours du président » a déclaré Saïda Garrache.